Pratiques N°106 Les assises citoyennes du soin psychique vent debout
Le dossier de ce numéro s’appuie sur les Assises citoyennes du soin psychique, proposées à Paris les 24 et 25 mai derniers par le Printemps de la psychiatrie, dont Pratiques est partenaire. Il en constitue les actes, augmentés de quelques textes écrits après-coup ou en complément, au gré des associations de participants et du comité de rédaction.
Si la plupart des textes des interventions ont été écrits avant d’être dits lors des Assises, trois autres sont des écritures après-coup du verbatim d’une intervention, et peuvent donc conserver un caractère oral. Tous les textes publiés ont été relus, éventuellement remaniés, et validés par les auteurs des interventions.
Quelques textes n’ont pu trouver leur place dans la revue papier et sont publiés sur le site en tant que suppléments au numéro. Et quelques autres qui ne nous sont pas encore parvenus pourront trouver leur place ultérieurement soit dans les pages « magazine » de numéros ultérieurs, soit sur le site.
S’agissant du soin psychique, le lecteur rencontrera inévitablement des notions particulières aux professionnels de ce champ, mais assises citoyennes faisant, elles sont interrogées et confrontées dans la rencontre avec des citoyens, avec le souci et l’effort de pou-voir être faites/défaites [1] par tous.
L’argument du numéro ne peut être autre que celui de ces Assises :
Résister et créer
La catastrophe de la psychiatrie, et en particulier de la pédopsychiatrie, que nous annoncions lors des précédentes Assises est maintenant avérée, rendue publique dans la grande presse et l’ensemble des médias.
Des services sont supprimés, tant dans les hôpitaux que dans les centres ambulatoires, entravant l’accès à des soins de proximité, avec des listes d’attente dont se plaignent à juste titre patients, familles et soignants.
Ayant à prendre en charge les personnes en souffrance psychique, la psychiatrie devrait s’intéresser à leurs conditions sociales, anthropologiques, culturelles… Les pratiques de psychothérapie Institutionnelle témoignent de la possibilité de faire autrement dans les collectifs qui résistent à l’air du temps, en construisant avec les patients des moments d’accueil et d’hospitalité. Dans les clubs thérapeutiques, dans les interstices des institutions, mais aussi dans les groupes d’entraide mutuelle, nous pouvons être sensibles à l’émergence d’espaces de solidarité et de rencontres entre patients et soignants œuvrant ensemble à des tâches communes. Ce travail sur l’ambiance est précieux dans les moments de vie quotidienne et ouvre également aux potentialités créatrices de chacun et chacune.
Ce qui vaut pour les institutions de soin psychiatriques garde toute sa pertinence pour le soin dans le médicosocial et le social. Aujourd’hui un grand nombre de patients peuvent se retrouver à la rue ou en prison. Nous avons à y réaffirmer la nécessité d’un accueil et de soins psychiques, ce que certaines équipes mettent en œuvre avec les moyens du bord.
Nous soutenons la nécessité d’une articulation étroite entre tous ces lieux, ce qui était présent dans la politique de secteur dès sa fondation. Ces deuxièmes Assises citoyennes du soin psychique s’adressent aux professionnels, patients, familles, mais également au grand public concerné par les attaques des gouvernements successifs contre un abord multidimensionnel de la souffrance psychique. Cette maltraitance concerne l’ensemble de la société, et la part qu’elle laisse à ses marges, aux sources de la créativité. Les créateurs, écrivains et artistes, en témoignent dans leurs œuvres, mais aussi dans les actions qu’ils mènent dans les lieux d’accueil et de soins.
Nous appelons donc l’ensemble des personnes concernées à se rassembler, à mettre en lumière les attaques subies, mais aussi les possibilités de résistance et de création dans les lieux de soins, ainsi que dans les formations initiales et permanentes.
Les pratiques émancipatrices persistent, y compris dans les lieux les plus improbables : elles témoignent de la possibilité d’émergences « d’utopies concrètes » dans le fracas du monde actuel. Il s’agit d’un défi politique et créatif que nous vous proposons de relever pendant ces deux journées.
ISBN 978-2-492952-04-3
Prochain numéro : « Euthanasie : au risque de mourir d’attendre… »
Notes
[1] Roger Gentis, La psychiatrie doit être faite/défaite par tous, 1973, éditions Maspero.
À NOTER :
– La case cochée en vert clair devant les articles indique que celui-ci peut être lu directement sur le site. Ce sont soit des articles en accès libre, soit des versions longues d’articles parus dans la revue.
– Conditions d’utilisation des articles de Pratiques.
Sommaire du N°106
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Tenir contre vents et marées… par (p. 1)
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Ours de Pratiques n° 106 (p. 1)
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Itinéraire d’un enfant (pas trop) gâté par (p. 4) , ,
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— DOSSIER — (p. 11)
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Histoire du Printemps de la psychiatrie par (p. 12)
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Le Printemps de la psychiatrie par (p. 14)
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Le pyjama par (p. 19)
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Résister et créer par (p. 20)
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Sur le plateau de Millevaches par (p. 23)
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À lire à voix haute par (p. 27)
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Créer, résister et prendre du plaisir par (p. 28)
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Immersion en lieux de soins et processus créatif par (p. 32) ,
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Nous n’existons que pour dire le monde par (p. 38)
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Oiseaux rares par (p. 39)
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La passion d’enfermer par (p. 40)
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Le fou dans l’œil de l’État de police par (p. 44)
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Les soulèvements de l’amer par (p. 47)
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Serial répétiteur et Scratch par (p. 48) , ,
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Même quand on n’est pas poète... par (p. 50)
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De la pratique militante à la clinique par (p. 59)
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C’est extra par (p. 62)
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Rencontre avec un télescope, pour voir par (p. 64)
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De la désespérance à la Résistance ! par (p. 68)
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C’est le printemps... par (p. 69)
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Atelier 7 : Une civilisation d’exclusion par (p. 72) , , ,
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Étreintes sur prescription par (p. 75)
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Lutter pour ne pas sombrer par (p. 77)
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Des-incarnés ? par (p. 79)
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Laissez trainer les p’tits manuels par (p. 81)
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— MAGAZINE — (p. 83)
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Charge. Barge. La folie est un cri. par (p. 84)
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Pas de printemps pour Lenny par (p. 90)
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— COMPLEMENTS AU DOSSIER — (p. 98)
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Formatage des futurs psychologues par (p. 102)
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Retour sur les Assises par (p. 103)