Pratiques N°105 Quand le travail nuit à la santé

Les principes généraux du droit du travail nous rappellent que nous sommes censés être physiquement et psychiquement protégés par notre employeur.
Or, quelque chose de grave se déroule sous nos yeux : explosion des arrêts maladies, augmentation du nombre de troubles psychiques, suicides en masse, troubles musculo-squelettiques (TMS) et autres acronymes pour ne pas nommer trop clairement les causes de l’effondrement de la motivation des travailleurs qui tombent malades. Les employés du bâtiment, longtemps champions des accidents du travail et des maladies professionnelles, sont désormais dépassés par ceux du médico-social sur l’échelle de la souffrance induite par le travail.
Le travail est utile par nature. Il ne devrait pas être un instrument de torture, mais un moyen de faire société au travers d’échanges, de rapports sociaux, d’accords et de controverses. C’est aussi le lieu de bien des spéculations, des rapports de domination et de soumission qui reflètent le monde dans lequel nous vivons.
Dans ce dossier, des professionnels de divers horizons témoignent de l’inconfort actuel de l’ambiance au travail et des problèmes de santé qui en résultent.
De quels problèmes de santé parle-t-on ?
Le mal être au travail dépend principalement de son organisation qui relève de la responsabilité de la direction.
Pour que le travail soit vivant, il faut pouvoir le penser et bénéficier d’espaces collectifs pour élaborer du sens. La santé au travail nécessite de laisser au travailleur la possibilité de composer entre sa perception subjective et le respect de ce que l’on attend de lui. L’investissement subjectif et singulier se déploie dans le fragile équilibre entre difficulté et plaisir, entre contrainte et estime de soi, entre émancipation individuelle et participation au collectif.
Si l’on part du postulat qu’on ne peut penser le travail sans le faire ni le faire sans le penser, on est d’emblée confronté à l’écart instauré par ceux qui le prescrivent sans chercher à en connaître les ressorts, les implicites et les composantes humaines et professionnelles qui en permettent la réalisation.
Comment échapper au néant instauré par les politiques néolibérales qui occultent et assombrissent nos capacités de penser le travail comme relevant de l’humain et seulement de l’humain ?
Les situations de souffrance au travail s’abordent au travers d’une clinique de la complexité, au carrefour des enjeux intrapsychiques, organisationnels, sociaux, juridico-administratifs.

Dans une société où règne le profit, comment redonner au travail sa fonction d’émancipation et de construction d’un bien-être collectif qui passe par le souci de la santé de chacun ?

ISBN 978-2-492952-03-6

À NOTER  :
La case cochée en vert clair devant les articles indique que celui-ci peut être lu directement sur le site. Ce sont soit des articles en accès libre, soit des versions longues d’articles parus dans la revue.
Conditions d’utilisation des articles de Pratiques.

Sommaire du N°105