Pratiques N°97 « La Grande Sécu que nous voulons »

Quelle Sécurité sociale devons-nous défendre pour que notre conception de la santé progresse ? Cette question est partie de la déclaration du président de la République (décidément, il nous inspire…) qui avait déclaré face à la crise du système de soins aggravée par la pandémie : « Il faut sortir la santé du marché ! ». Nous sommes à 100 % d’accord avec cette option…
Puis, le ministre de la Santé nous a fait la surprise de proposer une Sécu à 100 %, en pleine cohérence, selon nous, avec un début de sortie du marché. Las, le tollé des assurances a eu vite fait de désamorcer la proposition, mais nous a donné l’occasion de réfléchir à cette Grande Sécu que nous considérons comme parfaitement désirable, légitime et, qui plus est, moins coûteuse.
En effet, notre adhésion à ces déclarations repose sur le fait qu’une telle réforme ferait économiser des sommes conséquentes aux Français et, de surcroît, permettrait aux plus pauvres de n’avoir plus à renoncer aux soins.
Cependant, nous ne sommes pas naïfs et restons vigilants aux questions que soulève un tel projet dont l’énonciation ne saurait être exhaustive. Nous souhaitons en profiter pour restaurer la valeur d’égalité inscrite au fronton de nos institutions.
Comment alors redéfinir des principes de fonctionnement plus justes qui ne soient pas dictés par les lois du marché, ni par des administratifs sans âme pilotés par un gouvernement sans boussole ? Comment et par qui envisager une gestion saine et démocratique d’un tel budget face aux prédateurs financiers toujours à l’affût du pactole ?
Il faut redéfinir les soins remboursés, négocier les choix et les coûts des médicaments « innovants ». Il faudra limiter la surconsommation médicale, le nomadisme de certains patients et surtout éradiquer le secteur 2 médical et ses abus. Comment enfin faire cesser le scandale des dépassements d’honoraires ? Il faut rémunérer les soignants en tenant compte de la nécessité d’assurer à tous une couverture maladie et une retraite décentes. La Sécu que nous voulons n’a pas à pâtir de ceux qui abusent d’elle, mais doit soutenir les spécificités d’exercice.
Les auteurs de ce numéro analysent les avantages de cette Grande Sécu en termes de progrès pour les patients comme pour les soignants au-delà de l’aspect économique.
Notre ambition est de redevenir fiers d’un système de soins de qualité qui ne laisse personne à la porte.

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