Éric Bogaert, psychiatre de secteur retraité
(à Frédéric P.)
La littérature est un soin, enfin, à en croire certains de ses pratiquants.
Ainsi par exemple François Sureau lorsqu’il dit, sur la décision d’Arthur Rimbaud de cesser d’écrire : « La littérature est le moyen, le meilleur moyen peut-être, de rendre compte d’un certain nombre d’étapes du combat intérieur ou du cheminement personnel vers quelque chose qu’on ne connaît pas et qui se dérobe toujours, et à partir du moment où ceci cesse d’être opérant, alors autant s’en aller à Chypre puis à Aden et se mettre à trafiquer des armes pour Ménélik, roi du Choa. » [1]
Ou Cecile Ladjali : « Quand j’écris, je vis une sorte de descente, […] une sorte de descente aux enfers. Je crois que tout écrivain est un peu comme Orphée – Eurydyce n’est qu’un prétexte –, il s’agit de descendre dans le monde des ombres, d’y contempler des choses plus ou moins terrifiantes, et de revenir vivant de ce voyage-là ; et là on remonte, et l’écriture c’est ordonner, se souvenir des ombres et en faire une histoire, pour que celle-ci soit lisible, et que l’angoisse, la peur, nous quittent. Je crois qu’à chaque fois que j’écris, je me donne l’illusion – je sais bien que c’est une illusion – de mieux maîtriser les choses et donc j’ai le sentiment d’avoir moins peur. ». [2]
Sans doute d’autres auteurs témoigneraient-ils aussi qu’écrire permet d’affronter ses tourments et d’en faire un récit, histoire de les organiser tout en gardant la main sur eux.
La folie est un cri
C’était déjà là, sans être pour autant dit, dans cette note de lecture de Lettre au recours chimique, bouquin de Christophe Esnault : « Alors il "joue" les petits antonins (Artaud) et écrit pour se soigner, à la recherche d’un "texte culte", et plus précisément du "fragment manquant" qui apporterait cohérence à l’ensemble. » [3] Artaud, cet homme qui criait sa folie dans ses poèmes, ses émissions de radio, le montre, le démontre, l’incarne : la folie est un cri, l’expression inarticulée d’une souffrance de l‘âme qui ne peut se dire, se résoudre par la pensée. Le fou, il lui faut résister et créer.
Charge [4] de Treize est un autre cri. Treize – son nom viendrait du numéro de la chambre qu’elle occupa lors d’une hospitalisation qui émailla un périple de dix ans en « pays psychiatrique » ; la Treize, comme on désigne parfois les patients à l’hôpital – va-t-elle nous parler d’un fardeau qu’elle a porté, porte encore ? Et quel fardeau, psychique d’une maladie mentale ou physique d’un corps en surpoids ? À moins qu’il ne s’agisse d’une force exercée de haut en bas sur une construction ainsi soumise à pression, de l’énergie accumulée qui dort en attente de jaillir d’une pile électrique, d’une gêne ou d’un embarras, d’un engagement à honorer, d’une accusation dont elle serait sous l’emprise, ou qu’elle porte, d’une outrance qui ridiculise, enfin d’un assaut, d’une attaque ? D’un peu tout ça semble-t-il.
Dès l’Intro, on est dans le bain. C’est un corps gros, comme on le dit d’une femme enceinte, sinon qu’il n’y a pas là de grossesse, mais un corps comme contenant du psychisme, ou plutôt sac conservant les traces de ce qui est vécu et ne peut être métabolisé, traité dans l’instant par la pensée et évacué par les actes. Corps fardeau porteur des « mots manquants », en attente d’être écrits. Grosse d’un livre, qu’est Charge.
Ce corps, malle qui se charge des souvenirs tombés aux oubliettes, de ce que la convenance empêche d’exprimer, est aussi empesé par les effets des médicaments qui transforment en gras, en masse corporelle amorphe et inoffensive, les irritations et réactions nerveuses. Poids du gras, grasses matinées, indolence d’un temps qui s’écoule dans un lit, extinction d’une fureur de vivre – sexe, drogue et rock-and roll …, comme symptômes et automédication aux marges de la vie sociale – laissant place à une vie furtive.
Si manquent à ce témoignage anamnèse, histoire de la maladie, description séméiologique des symptômes, et discussion nosologique pour en faire une observation psychiatrique, on perçoit très bien comment l’entrée dans le « pays psychiatrique » de cette femme et de ses tourments va les déplacer dans ce nouvel urbanisme, où ils vont se jouer à l’identique mais dans une microsociété ne négligeant pas les oubliettes sociales que sont les marges. Certes, le médicament est substance chimique qui produit des effets dans le corps, mais c’est aussi un objet « transactionnel », de transactions qui jouent et nouent des rapports interpersonnels dans une danse avec les règles, les lois, les contraintes, les subversions, les possibilités, de faire communauté, société. Ce jeu n’est pas leur moindre intérêt thérapeutique, à condition de ne pas en faire une clause rédhibitoire d’un contrat social, de soin, mais de se décoller des molécules et regarder vivre, interroger, et investir ensemble ce contrat social.
Lorsque le « pays psychiatrique » n’est pas organisé ainsi, alors c’est le règne de l’emprise, éventuellement tranquillisant, structurant, celui où on administre le traitement. Mais c’est aussi celui où on substitue, au mieux, dissimule, au pire, l’aliénation mentale par un blindage de l’aliénation sociale, exosquelette mental.
Ce livre serait donc une charge contre la psychiatrie, ou plutôt contre une certaine pratique de celle-ci. À l’occasion d’un changement d’équipe de soin, puis de l’installation d’une fenêtre thérapeutique (interruption de la chimiothérapie), l’attention portée à la patiente redouble, les consultations (ou plutôt séances d’éducation thérapeutique) se font plus longues et fréquentes, avec des effets positifs. Directement positifs quand le psychiatre « suit » le patient plus qu’il ne le précède, et/ou donne au patient les moyens d’adapter le traitement, la main sur ses soins. Avec le risque que présenter la psychiatrie comme des bricolages pharmacologiques des symptômes ait des effets indésirables délétères. En l’occurrence Treize a profité de la fenêtre chimiothérapique, l’élargissant à la thérapeutique, pour sortir des soins et s’est prise en main.
« Je ne crois pas aux pathologies psychiatriques telles qu’elles sont pensées, […] au concept du soin sans consentement. Je crois aux santés mentales plus que délicates, […] aux psychés fracturées, […] aux violences qui laissent des séquelles à vie. Je crois aussi que la psychiatrie cause des blessures qui ne cicatrisent pas seulement parce que personne ne pense à les soigner. Je crois que mal dire nous rend malades. Je crois qu’écrire mon bouquin me fait respirer des bonnes et belles bouffées d’air simplement parce que je fais circuler une parole empêchée. Je crois qu’on respire mieux quand ça va et que ça vient, quand ça vibre. Je crois aux espaces de luttes intérieures et aux bénéfices inouïs de connaître son propre territoire psychologique. Je crois aux espaces de luttes collectives et aux bénéfices colossaux de la mise en commun, j’y dépose tout le poids de cette narration. »
Résister et créer. Et elle accoucha de ce livre.
Avec Barge [5], H.K. nous embarque dans sa nef des fous. C’est le journal de voyage, de trip en trip, de décembre 1999 à avril 2015, au pays de sa folie.
Depuis l’école primaire, Helo (c’est ainsi qu’elle s’y désigne parfois) tenait (tient encore ?) des carnets où elle se raconte, matière première autour de laquelle est construit ce livre. S’y agrègent des extraits de courriers reçus ou envoyés (ou non) et de son dossier médical, le tout relié par un commentaire a posteriori tentant de saisir cette tranche de vie, et agrémenté de photos, dessins, poèmes libres et slogans (les intertitres en italiques de cette note de lecture en sont des emprunts), dans une mise en page révélant ces trois niveaux, quasiment : réel (convoquant), imaginaire (bricolage), et symbolique (bancal), et l’ambiance du voyage.
J’aime les rébus de la société
À l’âge de 20 ans, cette fille de maraîchers bourguignons, étudiante à Sciences Po, fait un stage dans un institut de sciences politiques lors d’un séjour Erasmus à Berlin. Elle vit en colocation avec d’autres étudiantes venues du monde entier, l’ivresse de la militance, du haschich, de la fête, électro, éclate, éclosion… d’une bouffée libertaire libératoire des sens et d’insensé auxquels elle se laisse aller, portée, tout à la découverte de ces manifestations qu’elle n’imaginait pas, voix, jongleries des pensées et des mots, à partir desquels elle fabrique qu’elle serait un « nouveau Messie […] chargé de répandre l’anarchie sur terre de manière douce et non-violente ».
L’athée, les visions
La première moitié de ce livre est le récit des quatre premières années de ce voyage, dans l’espace cosmologique, géographique, social, littérairement déstructuré, de cette mission, aux « hasards du quotidien (devenus) des buissons ardents […] dans la gueule du loup, (où elle nous fait) une fleur ».
Mettez des pansements à vos bras pour leur apprendre à saigner
La seconde moitié est celui des dix ans qui ont suivi pendant lesquels elle mit de l’ordre dans son « Ça perché », s’interrogeant sur son destin : « Messie ? Mais nan ? Mais encore ? ».
Poing de hargne, sang bannière
C’est ainsi le récit par sa victime de la cicatrisation d‘une éventration psychique, s’appuyant sur la suture laborieuse, mais respectueuse de sa liberté, par des soignants qu’elle gardait à une distance disons raisonnable. Ce témoignage n’appelle pas qu’un surplomb psychiatrique – qui serait inconvenant et superfétatoire – lui tombe dessus, mais plutôt la gratitude devant son intérêt humain et pédagogique et le courage du travail thérapeutique accompli par cette femme qui indique là ce qu’est la folie et comment s’en débrouiller. C’est à faire chacun un bout du chemin, mais en sens inverse, qu’on peut se rencontrer.
Voix : rendre entendable ce qui dépasse l’entendement
Mais comment s’est-elle « guérie » ? En confrontant son expérience personnelle à l’« explication » de son psychiatre, qu’elle réfutait pourtant : « la frontière entre la part consciente de moi-même et mon in/subconscient serait abolie, laissant passer tout type de message, révélant la part obscure et habituellement tue de mon psychisme ». Pour que cette confrontation soit possible, il a fallu qu’une confiance s’installe entre ces deux protagonistes, permettant à ladite explication de tenir bon, amer malgré tempêtes, brouillard et dames blanches. Et pour que cette confiance s’installe, il a fallu que ce psychiatre « n’impose pas de diagnostic », ait confiance en cette femme et ses capacités de résilience, et respecte sa liberté. Ainsi elle a pu, pendant quelques années, expérimenter cet entre-deux où se déroulait son existence, délirer ou pas, puis jouer entre les deux, « garder, au moins, une attention aux signes, prendre plaisir à les assembler et les faire se concorder ; et une attention aux mots prononcés, jouer toujours avec ; idem avec les situations, les impromptus, les couleurs, les ambiances, laisser poindre les évocations ». Puis, malgré un changement de psychiatre/psychiatrie à cause d’un déménagement, prendre la main lorsqu’elle l’a décidé : « les voix finissent par se faire de plus en plus rares, ne surgissent qu’en cas de grande fatigue ou de stress marqué. Je sais les ignorer maintenant, et ne m’engage pas dans le dialogue. Mais comme la vie peut sembler atone quand rien ne vient la magnifier, le réel est si souvent fade, prévisible et convenu. ». Enfin, « si ce hors-monde doit s’infiltrer dans le monde réel, cela ne doit se faire que sous forme d’art [6], en aucun cas d’autres passerelles doivent être jetées, pas de discontinuité : cela s’appellerait le délire ».
Si manifestement les épisodes pathologiques se lisent dans le texte au fil de celui-ci, il se lit aussi qu’il y a une continuité dans le style de l’écriture [7].
On pourrait également lire ce livre comme une de ces cartes des « lignes d’erre » parcourues par ces « gamins-là », dans le « coutumier » de leur vie dans les vallées de Monoblet, que traçait Fernand Deligny afin d’en appréhender une raison.
Rien sur nous sans nous
Barge est le véhicule de H.K. pour « faire comprendre comment ça a été violent pour [elle] de choisir de rester dans le raisonnable, d’y revenir, parce qu[‘elle a] fait le choix de la société, d’être avec les autres et pas seule avec [son] délire ». Puisse la société soutenir le défi – se transformer pour remplacer les injonctions par la liberté, la domination par l’égalité, et la compétition par la fraternité –, et accueillir l’altérité, fût-elle étrange. Elle doit bien ça aux fous. Elle se doit bien ça.
Traiter la folie : écrire les cris
On peut envisager trois façons de traiter la folie :
Celle du fou : l’art brut, dont témoignent ces deux notes de lecture.
« Les fous sont bel et bien des créateurs. Tous. Pas tous littéraires, mais tous créateurs. Leur vie est une création d’eux-mêmes, dans un(e) geste d’art brut ». [8]
« L’art brut serait plutôt une tentative par un individu de formuler une raison à son monde intérieur chaotique et de rechercher à faire société avec l’environnement dans lequel il vit.
Quant à ces êtres aux gestes qualifiés a posteriori d’art brut, ils tentent ainsi de se créer un monde, à la 6-4-2, dans l’isolement et l’anonymat de leur quotidienneté malhabile et privée de vie sociale. » [9]
L’art brut, c’est écrire sa folie, transformer une production mentale incoordonnée, insensée, irraisonnée, consacrée par un être aux capacités de civilisation bringuebalantes à se débrouiller du réel perçu, en une tentative de représentation culturelle, de pensée, d’organisation symbolique, probablement elle aussi bringuebalante, mais plus vivable, pour lui et son environnement. Et parfois même transformant, voire revitalisant celui-ci.
Celle du psychanalyste : secrétaire de l’aliéné [10]. Car il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir écrire. Il est alors possible de se tourner vers un tiers qui en fait profession. On se trouve alors dans un champ de commerce privé, d’une relation duelle, intime et interpersonnelle.
S’il s’agit là, dans un raccourci lacanoïde, de taire un secret, c’est aussi d’abord se faire embaucher, puis devenir familier, accueillir ce secret, le porter, et contribuer à ce que son client en fasse quelque chose de vivable et de surcroît, comme pour la guérison, socialisant. Pour le dire simplement, avec l’aide de l’une d’entre eux, n’étant pas psychanalyste, et pour la même raison en rester là, « le travail de l’analyste (consiste) à accompagner le sujet psychotique dans cet effort de traduction ou de nomination » [11].
Celle du psychiatre : greffier du fou, qui s’institue dans un champ public – même s’il officie dans le privé, dans la mesure où il est inscrit dans des contrats sociaux qui le placent en position de faire des prescriptions, des ordonnances, des certifications, des écrits de ses actes qui informeront des dossiers instruisant les affaires sociales de ses employeurs, directement le fou et indirectement la société.
Qu’il le sache ou qu’il s’en défende, ce qu’écrit ce greffier ne comporte que des éléments anamnestiques, cliniques, biographiques, certes recueillis auprès du patient ou d’un tiers, mais entendus et retenus par lui, qui ne constituent pas la vérité objective de ce que vit, ressent, pense le patient, et encore moins de ce qui pourrait être attribué à un tiers (qui a joué au jeu du télégramme sait très bien ça). S’il y est question de tiers, c’est en qualité en quelque sorte de taches d’un Rorschach sur lesquelles le patient projette sa subjectivité, qu’il exprime comme il peut, dont le clinicien entend ce qu’il peut, et rapporte ce qu’il croit nécessaire à rendre compte de ce qui fonde sa démarche de soignant. Celle-ci consiste à recueillir la subjectivité du patient, au travers de ses effets sur sa propre subjectivité, en tentant de la supporter jusqu’à ce que le patient puisse l’assumer seul, avec et malgré les divers outils fictifs et à la réputation – fausse – d’objectivité, que sont l’observation psychiatrique, le diagnostic, le pronostic, ..., qui ne sont donc pas vérité scientifique, mais témoignage rédigé par le soignant du travail (torture et transformation) de liaison/déliaison de sa subjectivité et de celle du patient. Rédiger ce témoignage est donc en soi-même un acte thérapeutique, à la condition que le rédacteur le sache. Dans ses écrits il n’est donc question, malgré les apparences, que de la personne (corps et psychisme) du soignant qui les a rédigés, et du travail qu’il tente de soutenir.
« En psychiatrie, l’écriture soignante doit être un roman, le roman des soins ; à l’instar du roman familial, il doit produire un fantasme qui puisse réanimer un patient en coma psychique, vivifier les habitants d’un monde qui se désertifie, et réveiller les capacités de penser des victimes d’une catastrophe annonçant une fin du monde. Que le soignant écrive, ce qu’il perçoit, ressent, vit, est donc un acte thérapeutique en soi, dès lors qu’il s’agit d’une réelle écriture, c’est-à-dire que l’auteur y soit, et en l’occurrence les auteurs, soit les soignants et le patient. […] Que le soignant écrive, ce qu’il perçoit, ressent, vit, est donc un acte politique en soi, affirmation que l’acte de soin n’est pas commerce, sinon des hommes, que l’hôpital n’est pas une entreprise, sinon humaine. Que le soignant écrive, ce qu’il perçoit, ressent, vit, est donc un acte poétique en soi, création de l’homme depuis le néant, avec le réel et la folie. » [12]
« Le parcours existentiel d’un patient est une saga. Le soin psychiatrique s’inscrit dans cette saga. Le secteur psychiatrique a été pensé pour figurer comme une fabrique dans le paysage du patient, une construction qui permet de repérer les divers plans, les perspectives, d’organiser l’espace, et de construire le regard – qui constituent le tableau des soins du patient. » [13]
« Le peintre est dans le tableau. Après l’accueil clinique, prendre avec soi le patient et sa pathologie, vient le temps pour comprendre, où l’écriture permet de repérer le peintre, le paysage (la fabrique), et le sujet du tableau, à condition d’abord de savoir que le sujet n’y est que représentation de ce qu’a saisi le peintre, puis que le peintre y est, enfin qu’il convient donc que le peintre se connaisse suffisamment pour repérer ce qui est de lui dans le tableau. » [14]
Le transfert, qu’ils le veuillent au non, est à l’œuvre entre ces deux-là. C’est comme une greffe, « pousse d’une plante que l’on insère dans une autre plante pour que celle-ci produise les fruits de la première » [15]. Et il revient au greffier, « l’officier public préposé au greffe » [16], ce « bureau où l’on garde les minutes des actes de procédure » [17], de conserver la trace écrite de ces greffes et des pièces permettant de les identifier, afin qu’elles puissent se constituer en histoire sur laquelle chacun peut s’appuyer et repérer sa part dans le procès en question.