
Pratiques N°109 Le handicap, de quel empêchement est-il le nom ?
Tantôt on invisibilise le handicap, tantôt on le met en scène, comme lors de la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques. Entre les deux, que se passe-t-il ?
D’abord, il convient de déterminer ce que l’on met sous ce terme et en quoi il questionne notre société qui vante la performance, l’efficience, la rapidité… avec comme parallèle, la réticence à tenir compte de la faillibilité, la vulnérabilité, la différence, les difficultés temporaires ou durables que chacun rencontre, autant d’éléments de la spécificité de notre humaine condition.
Quels sont les points communs entre une personne « infirme moteur cérébral », un aveugle ou mal voyant, un sourd et muet et un enfant qui bute sur les apprentissages, un dys-lexique, -orthographique, -calculique… et tant d’autres ? Ils relèvent tous de la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH), passage obligé, qui mesure leurs besoins d’aide technique ou humaine… De nombreuses pathologies affectent également les déplacements et l’autonomie de personnes dont on ignore le pourcentage, quel que soit leur âge.
Les courants de pensée, les modes se succèdent et ajoutent leur pesant de complexité : entre la mise à l’écart et l’inclusion forcée, qu’est-ce qui permettrait de traiter humainement toute différence visible ou invisible ? La réponse est dans la question…
Traiter humainement nos congénères relève d’une philosophie de la vie comme du soin qui oblige à considérer tout être humain comme son égal. Cela signifie que nous devons le traiter comme nous aimerions être traités nous-mêmes, soit le mieux possible, à la mesure des capacités, des désirs et possibilités que cet autre, aussi différent soit-il, exprime. Ce qui semble évident dans des règles de société égalitaires, voire fraternelles, devrait d’autant plus s’imposer dans la sphère soignante, ce qui est de moins en moins fréquent.
C’est ce que tout un chacun dit souhaiter pour lui, mais qui semble hors de propos lorsque cela concerne « les autres ». Le singulier passe difficilement les portes du collectif lorsqu’il est question de la vulnérabilité. Or, il s’agit de réhabiliter cette vulnérabilité comme constante humaine incontournable dans tout projet, a fortiori politique, si l’on veut ralentir la décadence mortifère de notre monde en décomposition.
De nombreuses initiatives exemplaires donnent des résultats qui sauvent parfois. Il reste beaucoup de zones à explorer qu’il faut rendre visibles pour mieux les partager.
Nous n’avons pas d’autre choix que de relever le défi…
ISBN 978-2-492952-07-4
ISSN 1161-3726 (imprimé) – ISSN 3076-9957 (en ligne)
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Sommaire du N°109
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Vive la psychiatrie de secteur ! par , , (p. 4)
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— DOSSIER — (p. 5)
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Une pensée philosophique du handicap par (p. 12)
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Changer de regard ? par (p. 15)
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Quelque chose s’emballe par (p. 16)
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L’illectronisme, un handicap moderne par (p. 18)
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L’œuf ou la poule ? par (p. 20)
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Je suis handicapé comme tout le monde par (p. 22)
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Sheehan, « l’ami » chiant par (p. 24)
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Handicapée ou empêchée ? par (p. 26)
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Handicap : les déliaisons dangereuses par (p. 27)
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Et si l’on se regardait… par (p. 32)
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Maison d’accueil du Boistissandeau par (p. 34)
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Brèves de handicap par (p. 35)
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Handicapé toi-même par (p. 36)
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Handicap, vie sexuelle et affective par (p. 39)
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En capilotade par (p. 41)
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La MDPH dans nos écoles par (p. 43)
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Réhabilitation hygiénique par (p. 45)
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Pas de moyen, pas de droits ! par (p. 46)
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Éthique du risque et clinique du sujet par (p. 47)
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Penser l’infirmité motrice cérébrale par , , (p. 50)
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Le TNF chez les enfants, un impensé ? par (p. 54)
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MDPH : des critères à repenser par (p. 56)
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Quand le handicap se surajoute à l’exil par (p. 58)
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La traversée par (p. 60)
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« L’illusion du handicap » par (p. 63)
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Corps fatigué, esprit flou, vie lente par (p. 64)
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Le handicap : une affaire personnelle ? par (p. 65)
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Psychiatriqué par (p. 66)
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La normalisation désincarnée par (p. 68)
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Les DITEP au carrefour des paradoxes par (p. 70)
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Que reste-t-il de nos souffrances ? par (p. 72)
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— MAGAZINE — (p. 76)
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La charte médicale de Cantepau par (p. 78)
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La longue histoire d’une brève parabole par (p. 80)
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Oubliez Tosquelles !, un film de Enric Miró par (p. 84)
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Le collectif de pensée en médecine par (p. 88)
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— COMPLEMENTS AU DOSSIER — (p. 100)
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La cerise sur le gâteau… par (p. 101)