Pratiques N°17 Des remèdes pour la Sécu

Des professionnels du soin s’appuient sur des analyses sociologiques, économiques, philosophiques, et énoncent ce qu’ils attendent de l’institution : garder la solidarité au cœur de son fonctionnement et de son financement et devenir un stimulus permettant une réflexion et un débat.

L’Assurance maladie est doublement malade : des coups de boutoir de ceux qui oeuvrent en commun pour la mort de notre système de soins socialisé : le Medef et ses alliés du côté des assurances privés (AXA and Co), de la droite politique et médicale ultralibérale (SML et autre CSMF) et d’autre part, elle souffre d’un dépérissement interne intimement lié à sa gestion de type technocratique et centralisatrice, très éloignée de la réalité du soin. Ne nous faisons aucune illusion : actuellement, L’Assurance maladie, en charge de l ‘accès aux soins de la population, n’est en fait responsable de l’état de santé de cette population que pour une part minime. Et elle est très loin de pouvoir corriger les inégalités sociales de santé.

Pour les professionnels du soin que nous sommes, elle ne remplit aujourd’hui qu’un rôle de gestionnaire, autocratique et aveugle, laissant aux usagers une participation fictive. Les outils qu’elle s’est donnée jusqu’ici sont au service d’une gestion qui tente d’être rigoureuse avec les dérives que chacun connaît. A quand une institution source de données épidémiologiques et sociologiques pertinentes, permettant un réel débat pour les choix d’une politique de santé publique et non de gestion de maladie ? A quand une institution source de stimulation de nouvelles pratiques et de formation adaptées pour les différentes professions concernées ?

Pour les citoyens que nous sommes également, le mode de financement est le sujet d’un débat politique, entre les cotisations assises uniquement sur les salaires, situation que nous avons déjà quittée, et le financement tout-impôt, qui permettrait aux entreprises de se dégager de toute participation, allant ainsi dans le sens du libéralisme ; ce débat nous voulons qu’il ait lieu et nous tentons ici de l’éclairer. Il faut aussi poser la question de la démocratie dans l’Assurance maladie. Quelle participation des usagers, lesquels, où les rencontrer, quel est l’échelon territorial le plus adéquat à promouvoir ? Questions et réponses ouvertes, à débattre ensemble, citoyens, professionnels du soin et gestionnaires.

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