Jacadi solution !

Edito

La dissolution de l’Assemblée nationale symbolise assez bien le sentiment général d’une dissolution du domaine de la santé dans les eaux troubles de l’économie libérale, mais pas que.... Le gloubi boulga de mesures toutes plus restrictives les unes que les autres, en vigueur depuis plusieurs décennies, en atteste. Au royaume de l’insensée vanité, les petites mains ont définitivement renoncé à comprendre et fuient le bateau percé de toutes parts. Ce sont les plus exposés qui restent et font tourner l’organisation des soins aux plus fragiles… Ces indispensables (souvent issus de l’immigration…) révélés par la crise de la Covid et sitôt oubliés.
« En même temps », les difficultés que rencontrent les citoyens pour se soigner augmentent à toute vitesse, une partie des médecins joue à sauve qui peut, ils se déconventionnent, bafouent sans vergogne le serment d’Hippocrate, sensé moraliser cette profession qui en oublie ses missions les plus élémentaires. Et pendant ce temps-là, les politiques inconséquents jouent à la roulette, inconscients de ce qu’ils produisent dans une société qu’ils fantasment plutôt qu’ils ne la comprennent, faute de l’écouter et de l’entendre, faute d’en être. Aucun de ceux-là ne semble plus savoir comment arrêter l’hémorragie qu’ils ont provoquée.

Et si l’on profitait du chaos qu’ils ont institué pour redire ce que nous considérons comme préalable à toute tentative de changement désirable ? Si l’on passait de l’état d’urgence relative à l’urgence absolue, pour paraphraser les nouveaux termes de gravité concernant les blessures physiques ? Pour rétablir le lien avec l’ensemble de la population de ce pays, il faut commencer par remettre la santé au cœur des préoccupations des politiques, puisqu’elle l’est pour la grande majorité de leurs administrés. N’est-ce pas le moment de redire ce que nous énonçons depuis près de cinquante ans ? Et tant pis si nous nous répétons…
Car, même si l’on a coutume de dire que les promesses électorales n’engagent que ceux qui les croient, concernant les programmes de santé, on aimerait ne pas être plombés par l’indigence de certains ou par la timidité des autres.

La santé est l’un des points essentiels qui préoccupe chaque citoyen, faut-il également le répéter ?

Juste quelques rappels non exhaustifs énoncés par le président lui-même :
Où est passé le projet de Sécu à 100 % qui permettrait l’accès de tous à des soins de qualité en réorientant les assurances complémentaires sur la prévention ? À quand la sortie inéluctable de la santé du marché ?
Quand allons-nous réintroduire la fabrication des médicaments sur le territoire et développer leurs conditions de délivrance anti gaspi ?
Quid du courage politique qui répartirait les médecins sur tout le territoire et non seulement sur les zones déjà surdotées ?
Qui va relever ses manches pour proposer un système de santé qui soit à la mesure des besoins et des attentes de la population, a fortiori dans les lieux abandonnés ?
On attend ça de pied ferme !

La rédaction de Pratiques

par revue Pratiques, Pratiques N°105, juillet 2024

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