Serge Sadois,
retraité actif
Avec l’âge qui s’en vient, je ne peux pas dire que je ne coûte rien.
Combien ? Je n’en sais rien.
Des ALD, j’en ai, deux ou trois, va savoir, tout est remboursé théoriquement, mais pas vraiment, avec du reste à charge, évidemment.
Du coût ? Je n’en sais trop rien.
Faudrait éplucher les relevés de l’ameli, au jour le jour, alors pas aisé pour oublier la maladie.
Pas un prix sur les boîtes des médicaments et pourtant, certains sont indécents.
Tout ce que je sais, c’est la facture du pharmacien au dos de l’ordonnance, écrite en tout petits caractères de rien avec des bavures d’encre.
Pour le reste, les analyses de labo, les spécialistes, anesthésistes, chirurgiens et placebos…
Rien de rien, je n’en sais rien.
Et quand ma carcasse se dérègle de partout, j’appelle la garde, je vais aux urgences et si c’est trop grave, je prends une ambulance.
Pour le bloc opératoire, l’hôpital de jour, les soins ambulatoires, là non plus, je ne débourse rien, pas un sou.
Peut-être que là encore, les coûts ne sont pas dérisoires, mais je n’en sais rien, rien du tout.
Si on savait, si on nous disait, plutôt que des insinuations méprisables, peut-être qu’on se rendrait compte que notre Sécu est vraiment indispensable.
À moins qu’on nous explique bientôt qu’il faut se débarrasser des vieux qui n’ont plus que de l’âge.
Vous savez bien, quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.