Lanja Andriantsehenoharinala
Médecin généraliste
O rage… de dents ! O désespoir… Pas facile de trouver un·e dentiste dans le quartier. Qui vous soigne au moment où vous avez mal. Qui vous accepte quand vous êtes couverts par la CMU, l’AME, je n’en parle même pas. S’il s’agit d’arracher une dent, vous pouvez toujours aller à l’hôpital, mais aucun autre soin n’y sera fait. Pourtant statistiquement, le Languedoc-Roussillon présente une densité de dentistes supérieure à la moyenne nationale (qui est de 60 pour 100 000 habitants). Statistiquement aussi, le nombre total (autour de 40 000 sur toute la France) stagne depuis plusieurs années.
Je suis moi-même officiellement à la recherche d’un·e dentiste, depuis que Chantal, l’amie qui attend le grand soir aussi, a pris sa retraite en juin. Après la recherche infructueuse d’un·e successeur·euse, elle a vendu la maison qui lui servait de cabinet à un particulier. « Aujourd’hui, ils veulent tous faire des implants ». Ça rapporte plus que les soins « basiques ». Par curiosité, je regarde encore les statistiques : 6 900 euros de salaire médian, les 10 % de dentistes les plus riches gagnent treize fois plus que les 10 % les moins riches. Ça fait rêver.
Je me demande si certains dentistes font des permanences sans rendez-vous. Ce serait presque baroque, mais peut-être en existe-t-il un ou une dans ce pays… Allez savoir ! En tout cas, ce serait utile pour les gens. Est-ce que la loi de santé Macron 2022 a prévu une permanence des soins pour les problèmes de chicots ? Est-ce que des dentistes se sont porté·e·s volontaires dans les Communautés professionnelles de territoire (CPTS) ?
En attendant, on reçoit au cabinet médical des patient·e·s qui ont mal et qui prendront trop ou trop longtemps des anti douleurs ou des antibiotiques pour tenir jusqu’au prochain rendez-vous.