Faut-il intégrer les personnes handicapées à tout prix, au risque de les contraindre à des emplois sous-qualifiés ou de leur imposer de viser la norme en oubliant leurs différences ?
Il ne suffit pas de les accueillir avec les mêmes droits que les autres citoyens, comme les enfants, que l’on cherche à intégrer dans le système scolaire normal en gommant les difficultés, parfois insurmontables, que cela peut leur poser. Il faut également prendre en compte leurs contraintes et leurs spécificités. La démarche visant leur intégration doit mettre en place des moyens suffisant à sa réussite (ou suffisants pour sa réussite). Comment imaginer avec eux des espaces et des conditions qui leur conviennent, sans que ce soient des moyens ou des lieux d’exclusion ? On ne peut répondre à ces questions qu’en leur donnant la possibilité d’exprimer leurs besoins et de penser leurs solutions. Ils le font parfois, mais est-on prêt à les entendre ? La démocratie d’une société pourrait se mesurer à sa capacité à reconnaître la richesse de l’apport des personnes qui, vivant un empêchement, proposent un art de vivre différent.
N°61 - mai 2013
---- Deuxième partie : Entre solidarité et exclusion
Pratiques N°61, avril 2013