Entretien avec Anna Christidis
Médecin généraliste.
Propos recueillis par Martine Lalande
Au bout de dix ans d’études, on se sent encore insuffisamment formés sur certains sujets importants pour l’activité de médecin généraliste. Anna Christidis est une jeune médecin généraliste, installée depuis un an dans un cabinet de trois médecins à Gennevilliers, qui travaille en parallèle au centre de Planification de la ville. « J’ai fait une formation complémentaire en régulation des naissances car nos études, qui comportaient un module de gynécologie au deuxième cycle et des séminaires sur la santé de la femme pendant l’internat, ne proposaient rien sur ce sujet. De plus, la formation que j’ai faite [1] présentait une approche pas uniquement “médicale”, mais prenait en compte d’autres aspects : religieux, psychologique, sociologique. Ce qui à mon sens est primordial pour prendre en charge correctement les patient(e)s. Ces aspects sont rarement abordés dans nos études qui restent très “scolaires”. Dans mon exercice de médecine générale en groupe, le fait d’avoir eu une approche différente en formation m’autorise plus à aborder les aspects “non médicaux” dans les discussions autour de la prise en charge des patients. Et les patients en profitent aussi quand ils consultent les autres médecins du cabinet, qui voient du coup aussi “autre chose”. Je parle de cette formation à tous les internes qui sont intéressés par le sujet, car je trouve qu’elle ouvre d’autres horizons : on apprend des choses sur le plan médical et “non médical”. »