À l’occasion du désastre causé par le sida, la rencontre entre soignants et consommateurs de drogues est devenue incontournable. Certains médecins précurseurs avaient déjà ouvert leur porte aux usagers de leurs quartiers et prescrivaient des médicaments opiacés bien avant l’autorisation des traitements de substitution. Puis le travail des réseaux a permis à un plus grand nombre d’apprendre à échanger avec ces patients, qui sont plus des usagers que des malades. Une clinique de la toxicomanie s’est ainsi créée, inventée et développée, entre soignants et usagers, en échangeant les savoirs et les moyens. La diversité des solutions et des accompagnements témoigne de cet échange, qui s’enrichit d’expériences et de connaissances qu’il faut respecter pour avancer. Il faudra un jour évaluer les conséquences de la médicalisation comme principale réponse à la question de la dépendance, qu’elle cristallise.
Il reste encore beaucoup à inventer pour répondre aux besoins de santé des personnes qui consomment des drogues et qui n’ont pas recours au système de soins.
N°58 - juillet 2012
---- Troisième partie : La rencontre entre usagers et soignants
Pratiques N°58, juillet 2012
