Célia Sciuto
Médecin
-
-
-
- Femme, 31 ans, auxiliaire de vie [1]
-
-
J’ai eu un très très gros désaccord avec mon médecin sur ma décision de me faire stériliser… Autant ça s’était vachement bien passé avec elle avant, et généralement tout allait très bien mais alors là, ce jour-là, c’était… c’était tout l’inverse. Quand j’ai vu que ça se passait pas du tout comme je le voulais et qu’elle était pas du tout ouverte, ben, j’ai juste laissé tomber. J’ai fait « humhum, humhum », j’ai hoché la tête et j’ai attendu qu’elle ait fini de me dire ce qu’elle avait à dire, et puis je suis partie. Et j’ai plus jamais abordé le sujet avec elle.
Je suis rentrée chez moi et je me suis mise à pleurer parce que j’étais furieuse, parce qu’elle était partie en mode moralisateur, ce n’était pas son but à mon avis, mais je pense qu’elle ne s’est pas rendu compte qu’elle était juste à me dire, ce qu’elle, elle pensait de la situation. Elle a même pas vraiment pris le temps de me demander pourquoi j’en arrivais à ce genre de décision etc. Elle est passée tout de suite en mode : « Oulala mais c’est grave comme décision, c’est pas très très bien vu » et donc… et voilà, et sermon moralisateur sans même me laisser justement, une chance d’expliquer la situation. Ce qui a fait que, effectivement, je me suis refermée comme une huître.
J’aurais aimé qu’elle me pose la question ou juste qu’elle me laisse une ouverture parce que… j’ai vraiment eu l’impression, en fait, que le contexte, la situation, les détails, mon histoire n’entraient pas en compte et que… que voilà, on s’en foutait un peu, qu’elle ne s’y était pas intéressée et c’est un peu ça qui a posé problème. Parce que, qu’on soit pas d’accord ou qu’on ait des points de vue différents, je peux le comprendre, mais il faut qu’il y ait un échange et là, justement, c’est que j’ai eu l’impression, qu’il n’y a pas eu d’échange, elle m’a pas vraiment demandé, elle m’a pas vraiment posé de questions et juste, elle est partie sur son point de vue point barre et… et voilà.
Voir aussi Taire ce qui n’est pas entendu – n° 2