Mathilde Boursier
Médecin généraliste
La liste des blessés lors de manifestations continue de s’allonger comme ce jeudi 28 avril à Rennes où un étudiant a perdu un œil suite à un tir de flash-ball. Alors des individus, des collectifs s’organisent, partagent leurs savoirs, leurs matériels pour monter des équipes de « street medics ». Sans formation professionnelle spécifique, ils se forment aux gestes de premiers secours qu’ils ont su adapter au contexte particulier des actions militantes. Ils secourent, désinfectent les plaies, compriment les hémorragies, bandent les entorses et si nécessaire orientent vers les secours professionnels. Ayant été témoin de leurs interventions, je peux dire qu’ils sont au moins (si ce n’est plus) aussi pertinents dans leurs gestes et attitudes que bien des soignants diplômés. Le consentement de la personne soignée est primordial dans le regard qu’ils portent sur la situation. Cette solidarité qui se crée au sein des luttes est renforcée par les témoins de leurs actions qui n’hésitent pas à s’interposer entre les lanceurs de gaz et de grenades et ceux qui soignent à même le bitume les blessés, s’exposant ainsi aux prochaines charges…