Se former sur la précarité avec les réseaux

Lydie Tindo
Étudiante en dixième année d’études médicales (médecine générale)


J’ai choisi de faire mon stage SASPAS au réseau ARèS 92, car je voulais me former à la prise en charge sociale des personnes en situation de précarité et voir comment se pratique la médecine en dehors du cabinet. J’ai découvert les différentes structures auxquelles le généraliste peut avoir recours au quotidien : réseaux [1], CCAS [2], associations telles que la Maison de la Solidarité [3], Sida parole [4]… Je ne pensais pas qu’il y avait autant de possibilités en dehors de l’hôpital. Grâce aux différentes interventions que j’ai faites avec le réseau, j’ai pu voir l’importance des actions de prévention en lycée, en foyer… Là, les personnes parlent de choses qu’elles n’abordent pas en cabinet, grâce à la neutralité du lieu et de l’intervenant. C’est un véritable échange de connaissances qui me permettra d’adapter mon attitude en cabinet. Je pense donc que j’en ferai régulièrement plus tard.
Au départ, notre formation est hospitalière. Il est plus important de savoir réaliser une ponction lombaire ou un gaz du sang que de savoir renseigner ou orienter un patient en difficulté. À l’hôpital, les problèmes sociaux sont gérés par l’assistante sociale, indépendamment du médecin. Pour être formé aux problèmes sociaux, il faudrait augmenter le nombre d’heures d’enseignement théorique sur la prise en charge sociale et faire intervenir des assistantes sociales, des médecins généralistes pour discuter de situations concrètes avec les étudiants. On pourrait également proposer quelques demi-journées de stage avec les assistantes sociales, les PASS [5]… Enfin, des stages en PASS ou dans des réseaux d’accès aux soins tels qu’ARèS92 [6], le COMEDE [7] pendant l’externat [8] pourraient être très enrichissants.


par Lydie Tindo, Pratiques N°55, octobre 2011

Documents joints


[1Réseaux de santé : structures associatives de coopération entre ville, hôpital et autres institutions, pour la coordination des soins, sur des thèmes (exemple : sida, toxicomanie, diabète, grossesse) et des territoires.


[2Centre communal d’action sociale, service social de la ville.


[3Lieu d’accueil de jour, affilié à la fondation Abbé Pierre, pour l’accueil des personnes sans domicile et/ou en situation de précarité.


[4Association de soutien et d’écoute des personnes atteintes du sida dans les Hauts-de-Seine, qui offre un accueil fixe (boutique) et itinérant (bus) avec information, échange de seringues, prise en charge sociale et psychologique – www.sidaparoles.org/.


[5Permanences d’accès aux soins de santé, situées dans tous les hôpitaux, pour aider les personnes n’ayant pas de couverture sociale à accéder à leurs droits.


[6Réseau de santé et d’accès aux soins travaillant sur le sida, les addictions et la précarité dans le nord des Hauts-de-Seine – www.ares92.org/.


[7Comité médical pour les exilés, situé à l’hôpital de Bicêtre (94) – http://www.comede.org/.


[8Deuxième cycle des études médicales, de la 4e et la 6e année, tronc commun aux différentes spécialités.



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