Pascal Piezanowski
Infirmier de secteur psychiatrique
Le monde s’est éveillé dans un silence opaque Nos gestes fraternels deviennent démoniaques Un baiser sur ta bouche : une flèche assassine ! Nous n’allons plus marcher aux lueurs matines...
Paris sur quais de Seine a perdu ses amants,
New York la jolie Pomme est un fruit déchirant, La forteresse de Chine ne protège de rien !
Et l’Afrique se meurt et chacun perd les siens...
La misère s’étale au front de l’hôpital,
Les petites mains s’affairent à combattre le mal, Ni armes, ni protections et la foule applaudit Dans le cœur de chacun le pouvoir est maudit !
Matamore sur son trône se plait à l’injonction
La milice à la laisse, les médias dévotion,
Comme des enfants de Pétain s’abreuvent au calice
Tandis que les voisins appellent la police !
Tous les chants de la rue aujourd’hui se sont tus Les révoltes en jachère sont de noirs revêtues Nourries à la colère de tant d’amis perdus
Partis en isolement le cœur pourfendu.
Nos crédos désormais se préparent à demain
Exiger la justice à l’odeur de jasmin
Balayer les pouvoirs pour une part entière
De matins frais du monde aux peuples de la terre.