La dégradation du système de soins se fait sentir à tous les niveaux : refus de prise en charge, diminution des remboursements, multiplication et augmentation des dépassements d’honoraires, étranglement budgétaire des hôpitaux, fermeture des centres de soins ainsi que des lieux d’accueil des CPAM. Ce détricotage aggrave les inégalités au point d’avoir des répercussions sur l’espérance de vie de ceux qui sont en dessous du revenu médian en Allemagne, et sur l’espérance de vie en bonne santé en France. De nombreux salariés âgés ne profiteront pas d’un seul jour de pension de retraite et il ne se passe pas une semaine sans que l’on apprenne que quelqu’un s’est suicidé à cause de son travail. Cette dernière réalité, qui fait froid dans le dos, s’observe dans toutes les catégories sociales et professionnelles. À Paris, les zones de populations en situation socio-économique précaire se superposent, pour partie, aux zones géographiques à faible densité médicale.
En zone périurbaine, comme en zone rurale, là où les spécialistes sont moins accessibles géographiquement, ils sont statistiquement plus souvent en secteur 2 et donc hors de portée de nombreux patients. Il faut dès maintenant reconstruire un système de santé solidaire, en s’appuyant sur les études qui mettent ces constats en évidence. Il faut sortir de la privatisation du système de soins pour enrayer cette évolution inacceptable pour la santé des « moins riches »...
N°57 - avril 2012
---- Deuxième partie : Un système de santé à reconstruire
Pratiques N°57, mai 2012