2022, une année qui se profile sans grande perspective, voire…
La débandade des partis qui recueillaient jusque-là nos suffrages nous met, nous qui persistons à nous considérer « de gauche », dans un tel état de confusion et de désespoir qu’il est difficile d’imaginer une suite qui pourrait soutenir nos valeurs.
Ainsi prononcer des vœux à l’aube des élections présidentielles demande une dose d’optimisme que même les pluri-vaccinés n’ont pas reçue. Les anticorps de la peur du lendemain, des perspectives électorales déprimantes pour tous ceux qui n’en attendent rien, ou pire, ne sont pas suffisants pour stimuler l’espoir. Alors ? On attend l’orage en espérant être à l’abri des grosses gouttes ? Allez, soyons clairs, il n’est pas question de formuler des vœux en demi-teinte, de les contredire « en même temps » que les dire, de les prononcer assortis du doute, accompagnés de multiples SI…
Ou alors, on admet que cette année le conditionnel est de rigueur. C’est une façon honnête de souhaiter le meilleur tout en reconnaissant qu’il n’est pas certain…
Avec des SI, donc…
Si la Covid pouvait nous lâcher… avec tous ses attributs, les contraintes, les contrôles, la morale à deux balles qui en fait quelque chose de bien pire qu’un virus…
Si les gens pouvaient refuser de se laisser maltraiter inutilement par des règles de vie insensées, s’ils passaient à l’offensive contre des conditions de travail maltraitantes pour cause de rentabilité… s’ils décrétaient enfin que ça suffit et renâclaient devant tout ce qui leur pèse et qu’ils pourraient éviter…
Si l’on pouvait renouer avec la solidarité, tellement réconfortante face à l’adversité…
Si les candidats qui ne convainquent plus personne pouvaient prendre la mesure des attentes de tous ceux qui se sentent laissés de côté…
Si ceux qui sont laissés de côté pouvaient éviter de répondre aux sirènes des haineux et des opportunistes et commencer à réfléchir collectivement à une issue qui nous honore tous…
Si, tout simplement, chacun voulait bien prendre la mesure de ce qui fait une société humaine, enviable, où les uns ne s’assoient pas sur les autres…
Et enfin SI, après le coup de semonce de la Covid, nous avions la sagesse de décréter la santé, cet état si rare et si précieux de « complet bien-être », grande cause prioritaire, non seulement nationale mais également planétaire, cela nous permettrait de rebattre les cartes, toutes les cartes…
Notre énergie pourrait se concentrer sur les enjeux majeurs qui nous attendent et qui convergent comme jamais…
Ça aurait de la gueule, non ?
Et puisqu’on est dans les vœux, profitons-en pour vouer aux gémonies tous ceux qui nous emmerdent !
N°96 - janvier 2022
Des vœux comme s’il en pleurait !
par , Pratiques N°96, février 2022