Lanja Andriantsehenoharinala,
Médecin généraliste.
« - Allô ? - Oui, je vous écoute - J’appelais pour savoir si le cabinet était ouvert… »
Incroyable… une pandémie mondiale inattendue se développe et les lieux de soins seraient fermés ? Je me suis demandée si les patient.e.s réalisaient vraiment la question qu’ils posaient. Est-ce qu’ils.elles envisagent sérieusement que les cabinets de médecine générale ne fonctionnent plus dès qu’une maladie contagieuse est à la porte ? À partir du 17 mars 10 heures du matin, la salle d’attente a attendu les patient.e.s. En ayant gardé le fonctionnement habituel, j’ai pu observer celles et ceux qui sont quand même venu.e.s. Il y a eu les malades d’« autre chose », cet autre chose qui a eu tant de mal à exister pendant cette période. Il y a eu les malades suspect.e.s de Covid-19. Il y a eu les malades qui n’ont rien à craindre ou qui ne craignent rien (qui ne regardent pas la télé ?).
Pendant ce confinement, les spécialistes ont baissé pavillon : pourquoi ? Est-ce qu’il leur est impossible de mettre un masque, de se fournir en gel hydroalcoolique, de limiter les allées et venues dans les locaux – bref de prendre les mesures maintenant en vigueur ? Est-ce qu’un.e spécialiste est plus contaminant.e qu’un.e médecin généraliste ? Ou plus fragile peut-être… ? Les lieux de soins psychiatriques du secteur ont bouclé dès le début vite fait bien fait, alors que la situation risquait de dégénérer urgemment pour plusieurs de leurs administré.e.s. C’est vrai que ça soulage de ne plus faire d’accueil. D’après moi, les gens se résignaient bien vite au fait qu’il leur faudrait prendre patience. À l’Assurance maladie : personne non plus. Et le télétravail des employé.e.s de Sécu n’a p.as fait de miracle sur la continuité des droits, malgré les efforts de communication de la caisse nationale d’assurance maladie.
Finalement, dans ce système de santé, il y a de quoi se demander non pas si c’est ouvert, mais s’il y a quelqu’un.e.