S’il est impossible de prévoir toutes les embûches, évitables et non évitables, qui viennent contrecarrer nos envies de bien faire, certaines sources d’erreurs peuvent être débusquées et il est possible, dans le concret des pratiques, de détricoter certains pièges à condition de les nommer et de les affronter collectivement.
Le travail autour de l’erreur permet aux soignants de réfléchir sur leurs pratiques professionnelles pour les améliorer. Il fait son entrée dans la formation des médecins et au sein des « groupes d’échange de pratiques ». Il est au cœur du programme « Éviter l’évitable » de la revue Prescrire. Parler des erreurs aide le soignant à sortir de la spirale du traumatisme et du remords et l’amène à s’interroger sur ce qui est à « l’arrière-plan du paysage » dans la relation de soin. Les Revues de Morbi-Mortalité, analyses collectives des évènements indésirables liés aux soins visant à améliorer la qualité des prises en charges, se font encore trop peu, à l’hôpital comme en ville et il reste beaucoup de progrès à faire pour les soignants dans l’annonce au patient ou à ses proches d’un dommage associé aux soins.
L’implication des patients et des associations d’usagers est précieuse pour débusquer les effets indésirables et proposer des modifications dans les pratiques soignantes.
N°59 - décembre 2012
---- Troisième partie : Affronter pour prévenir
Pratiques N°59, décembre 2012