Tout le monde peut se tromper, mais la moindre erreur peut être lourde de conséquences pour le patient. Les progrès médicaux induisent une aspiration à la perfection pour les soignants et une tolérance décroissante au risque chez les patients.
Qu’entend-on par « erreur » dans le cadre de la médecine ?
Le choix des mots peut en dire long sur les préjugés de ceux qui les emploient. La confusion entre les termes d’erreur et de faute peut perturber le cheminement de celui qui s’est trompé. La notion « d’effet indésirable évitable » permet de recentrer l’attention sur le patient et d’avoir une approche systémique et préventive.
La conception même d’« erreur » a évolué au fil du temps avec la transformation des rapports soignants-soignés et l’évolution des attentes et des droits des patients. Connaître les conditions actuelles de la réparation des préjudices liés aux accidents médicaux est important pour les patients comme pour les soignants.
Les « vérités scientifiques » admises à un moment peuvent dépendre d’effets de mode ou de conformisme et ignorer les données de l’expérience.
À notre époque d’« evidence based medicine », le manque d’indépendance des autorités sanitaires face aux lobbies pharmaceutiques entraîne des recommandations erronées et les professionnels ont de quoi « perdre la boussole » en ne sachant plus sur quoi s’appuyer pour « prendre soin » au mieux de leurs patients.
N°59 - décembre 2012
---- Première partie : Entre erreur et faute
Pratiques N°59, octobre 2012