Serge Sadois
Retraité actif
Par expérience, je me demande si certains services hospitaliers ne nous préféreraient pas sans peau… Convoqué à 7 heures et demie du matin pour je ne sais plus quelle opération, il m’a été donné un protocole à suivre : le soir avant le coucher, douche avec un antiseptique, bactéricide et fongicide à large spectre à base d’iode et d’autres bricoles, et encore une le matin avant d’entrer à l’hôpital. À peine arrivé dans le service, le personnel arrive à me convaincre que je dois absolument en prendre une autre… J’ai bien expliqué que la veille au soir, le matin même, je l’avais fait, rien à faire, à la douche ! Pour la petite histoire, j’ai été pris au bloc en fin d’après-midi, j’avais certainement eu le temps de refabriquer quelques miasmes, mais le règlement, c’est le règlement. À peine une année plus tard, même service, une autre opération, l’intestin cette fois-ci, le protocole ne faisait pas de fixette sur les douches, mais sur l’éradication du compagnon intime de la peau, le poil. Donc rasage total ! Pour une opération cœlioscopie, soit quelques trous dans la région du nombril, je me suis retrouvé rasé des mamelons jusqu’aux genoux ! Si bien rasé que certains morceaux d’épiderme étaient partis avec les poils. Le lendemain matin, enfin sorti des effets d’une longue anesthésie générale, je sentais davantage les brûlures de ces bouts de peau à vif que les tuyaux sortant de mon abdomen. Après tout, rien de grave, j’avais une pompe à morphine.