Cela fait vingt-quatre ans et six mois que j’exerce le métier d’infirmière et j’ai eu la chance de pouvoir le pratiquer dans différentes branches de la profession. Mais, si c’était à refaire aujourd’hui, je ne le ferais pas car la manière dont sont conçues les études est bien loin de pouvoir donner la satisfaction que j’ai eue dans ma pratique.
Aujourd’hui, tout est fait pour protéger l’institution de la moindre erreur de la part des infirmières, dans un contexte où la charge de travail est de plus en plus élevée. Tous les jours des réunions, des staffs, des cours viennent prendre la place des soins et il reste de moins en moins de temps pour les malades.
Les jeunes professionnels nous prennent de haut, mais ils sont incapables de se débrouiller tous seuls et il faut sans cesse les aider. C’est usant.
À cela s’ajoutent désormais les séances de nettoyage de la pharmacie, des placards, les vérifications de péremption de médicaments, les vérifications des chariots d’urgence, le comptage pluriquotidien des stupéfiants, ainsi que le nettoyage des frigos. J’en ai ras-le-bol et je suis en train, à 56 ans, d’envisager de changer de métier.
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