Françoise Acker, sociologue retraitée
Régulièrement, ça me prend, quand je suis fatiguée, débordée par tout un tas de choses à faire, en dehors de Pratiques. Allez, je m’arrête ! Mais je n’y arrive pas.
J’aurais de bonnes raisons de quitter le comité de rédaction. Un travail chronophage, un souci constant de m’assurer que nous ne prenons pas trop de retard sur l’avancement d’un numéro, que nous aurons enregistré à temps l’émission radio du mois prochain. Mais sur quel sujet déjà ? Et je traîne parfois dans le suivi des articles…
Mais je suis encore là.
Difficile de quitter le navire quand nous ne sommes pas assez nombreux pour faire en sorte que chaque numéro sorte à temps, un peu en retard sur le calendrier… Je reste pour que Pratiques tienne. Mais aussi parce que je tiens à Pratiques, je tiens à ce que cette revue continue à paraître, que de nouveaux lecteurs puissent s’en saisir. J’apprécie les soirées du comité de rédaction, nos échanges, nos discussions à propos de la santé, du travail de soin, des questions qui se posent aux professionnels, aux patients, à nous tous en fait. Nous ne sommes pas toujours d’accord, ça nous oblige à écouter, débattre, approfondir des questions. Construire un numéro est une aventure sans cesse renouvelée, l’occasion de découvrir des auteurs que je ne serais peut-être pas allée chercher de moi-même. J’aime accompagner les auteurs dans l’écriture de leur article, leur permettre de présenter leurs idées de façon plus lisible, plus accessible à un public large, pas nécessairement familier de ce qui est traité. Et puis nous observons depuis un moment que se tisse un réseau, relativement invisible, de proches de Pratiques, de lecteurs, d’auteurs qui proposent fréquemment un article, mais qui aussi font connaître Pratiques à leurs étudiants, leurs amis, leurs voisins…
Alors je suis là parce que je tiens à Pratiques et que Pratiques me tient.