Marie-Françoise Marchon
Infirmière
Je suis entrée à l’école en 1977 avec le bac, plus un concours d’entrée avec des tests psychotechniques. Les études duraient vingt-huit mois et se passaient à moitié en stage et à moitié à l’école.
J’ai appris l’essentiel sur le terrain, à la Pitié Salpêtrière. Pour mon premier stage, j’ai débarqué « petite bleue » en neurochirurgie, j’ai failli me trouver mal, tous ces crânes rasés, c’était très impressionnant et je n’avais aucune expérience.
L’école, les stages, je trouvais tout bien, on regrettait un peu de faire les larbins, mais j’ai beaucoup aimé mes études. Je n’ai jamais eu le sentiment qu’il me manquait quelque chose. On était un mois à l’école, un mois en stage à faire les mêmes horaires que les infirmières. L’école, c’était gonflant, mais il fallait y aller. Dans les stages, ça dépendait des infirmières, dans certains services, ça se passait bien, dans d’autres tu avais vraiment le sentiment qu’elles te laissaient faire leur job. La plupart du temps on te laissait te débrouiller, moi, j’aimais plutôt ça. Après j’ai travaillé dix-sept ans à l’hôpital, puis je me suis installée en libéral en province. Je continue à me débrouiller seule, s’il y a des choses qu’on ne connaît pas, on peut aller se former, parfois l’hôpital nous appelle pour vérifier qu’on connaît les nouveaux matériels, les nouvelles pompes de réalimentation parentérale, les pacs. Il est arrivé aussi qu’on vienne nous montrer, mais dans l’ensemble, il faut trouver les solutions soi-même.