Sylvie Cognard
Médecin généraliste
Notre monde contemporain est gravement malade, comment en sommes-nous arrivés là ? Une planète à bout de souffle, saignée de ses ressources… Un climat qui se déglingue, la banquise qui fond, le niveau des océans qui monte…
De jeunes fanatisés, mafieux et suicidaires qui mitraillent des inconnus venus écouter un concert de rock.
Des financiers qui font la guerre sans se salir les mains pour s’enrichir.
Des médias sous influence, détenus par de richissimes propriétaires qui intoxiquent plus qu’ils n’informent.
Des multinationales fabriquant pesticides et autres polluants qui attentent à notre santé.
D’autres multinationales qui fabriquent et vendent des armes.
La corruption à tous les étages, des politiques aux financiers en passant par les organisateurs du sport spectacle.
Une impunité révoltante pour les plus grands, la plupart des lois sont faites par et pour eux.
La destruction à l’échelon mondial des cultures vivrières locales.
La destruction de la forêt amazonienne pour y faire pousser du soja.
Un soja importé à grand renfort de fuel et de kérosène pour nourrir les vaches en Europe. Lesdites vaches ne paissant plus dans les prairies pour y manger de l’herbe…
Pendant ce temps, un enfant meurt de malnutrition toutes les six secondes sans que grand monde ne s’en émeuve…
Les inégalités progressent inexorablement. Une poignée de la population mondiale dispose de près de la moitié des ressources de la planète pendant que la moitié des citoyens du monde n’ont rien. Soit deux milliards d’individus qui n’ont pas d’accès à un travail et n’ont donc pas accès aux biens de consommations élémentaires.
Fi des discours des « spécialistes » et des puissants qui voudraient me convaincre qu’il n’y a aucune alternative à ce monde-là…
Je ne veux pas laisser ce monde-là à mes petits-enfants… Alors…
Il y a urgence à inventer une pensée neuve. Il y a une urgence à penser l’impensable.
Il y a urgence à chercher à comprendre. Il y a urgence à expliquer inlassablement.
Il y a urgence à combattre ce système mortifère pour sortir du marasme. Comme le dit Alain Badiou, l’impensable est une défaite…