Olivier Boitard
Psychiatre, membre de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP), centre hospitalier interdépartemental de Clermont de l’Oise
Un de mes amis me téléphone : « J’ai une proche cousine dont la fille adolescente a de sérieuses difficultés psychiques. Elle habite près de Clermont de l’Oise ».
Ce n’est pas « mon secteur », mais j’accepte de recevoir cette dame un mercredi matin. Sa fille a « essayé » beaucoup de thérapeutes, médecins ou psychologues, publics ou privés mais pas le centre médico-psychologique (CMP) pour mineurs à quelques pas de chez elle. « Et si vous tentiez le secteur de psychiatrie publique ? ».
Cela tombe bien, la secrétaire du CMP concerné a travaillé auparavant dans notre service. Du piston en perspective. Au téléphone, je tombe sur une voix inconnue : « La secrétaire est en congé. Mais dites-moi… »
J’expose la situation et demande si une prise en charge est possible par le CMP : « Est-ce que c’est urgent ? » Je m’entends bafouiller : « Non pas vraiment, mais quand même… » et suis vite interrompu : « Malheureusement, nous n’allons pas pouvoir la recevoir cet après-midi. Mais si elle nous appelle tout à l’heure, une petite équipe pluriprofessionnelle la recevra demain et l’orientera soit vers une nouvelle discussion avec le groupe, soit vers une prise en charge individuelle ».
Je communique ces informations à la mère, satisfaite. Je n’ai plus eu de nouvelles (bonnes nouvelles ?) et ai apprécié – en tant qu’usager indirect – cette réponse rapide et originale.