Eric Aupol
Photographe
L’aéroport est un lieu emblématique des flux de notre modernité. Lieu de transit, lieu d’errance et d’attente, lieu de départ vers un ailleurs, lieu de translation par excellence, il est cet espace du commun de tous les mouvements, le croisement de plusieurs temporalités.
J’ai déjà passé plusieurs jours à errer avec ceux qui ne partent pas, ceux qui rentrent ou qui attendent celui qui va revenir. J’ai partagé des paroles avec ces gens, photographié ces espaces de non événements, les gens qui se posent. Entre documentation et mise en scène, toujours à distance de ces corps qui habitent cet espace temporaire, et que je souhaite saisir dans des moments d’attente (car la photographie n’est que ça, la fixité, l’arrêt du mouvement et la captation d’un instant rendu immobile pour l’éternité), où rien n’est dit ni de l’avant ni de l’après. Lors de la prise de vue, je pense à une composition presque picturale, cinématographique aussi.
Les espaces sont ensuite modifiés par la photographie. Par une opération de montage, comme au cinéma, je greffe sur les structures de la jetée un ciel qui vient d’ailleurs.
De l’alentour de l’aéroport, du ciel au delà. Signalant la rencontre de deux temporalités distinctes, évoquant aussi ce paysage qui disparaît progressivement dans la brume...
C’est aussi l’habitat que je questionne avec ce travail : comment habite-on un corps et un espace ? Quelles relations s’y tissent ? Qu’en est-il lorsque le corps habite un espace qui n’est pas a priori un espace familier ? Et comment la photographie interroge-t-elle notre altérité ? L’Autre avec qui nous peuplons le monde ?
Actualités
- Du 1er avril au 1er juin, résidence en Territoires Palestiniens sur la ville de Rawabi en collaboration avec l’Université de Birzeit et le département d’architecture.
- Invité en Chine en septembre, sur une invitation de la China Academy of Art de Hangzhou.
- Avril 2019, exposition collective en Belgique avec le collectif La Vallée.
- Publication en préparation avec les éditions ARP2, Bruxelles.