Voici lecteur contée l’histoire du doc des villes
Qui un beau jour eut pour son collègue des champs
L’envie de jours meilleurs, l’idée de changement :
Lui faire quitter les prés pour vivre ici l’idylle.
Il le mena au centre, et dans les magasins,
Le convia au ciné, à l’école des gamins.
À mesure que tous deux avançaient dans les rues
L’aisance et le confort s’affichaient tant et plus.
L’urbain créait l’envie chez son rural confrère
Lui montrant qu’on peut vivre sans ses contraintes horaires.
Qu’ici on se moquait de la pression des gardes,
Que leur grand nombre couvrait leurs attitudes gaillardes.
Mais soudain les comparses entendirent dans la rue
Le tumulte d’une foule de la campagne venue
Elle réclamait des têtes, pressait les politiques
De contraindre les docs d’exercer près des biques.
Le doc des champs convia son ami de la ville
Au refuge chez lui pour prendre du recul
Sur la révolution et par un tour agile
Se retrouvèrent sitôt à bord d’un véhicule.
Au bout de quelque temps, ils arrivèrent enfin.
L’urbain tomba des nues, voyant le cabinet
Qu’les gens d’ici connaissent sous le doux nom de MUST
Un nom aussi fameux que l’Empereur Auguste
L’urbain vit là des pros, des étudiants en stages,
La pratique sereine, les règles de bons usages,
Une entente cordiale, une médecine connectée
Sur Twitter ces docteurs discutaient, se formaient.
Il réfléchit encore un peu chez son ami.
Ils lurent le manifeste des « privés de désert »
Autour d’un bon repas à boire un bon chablis
Et il signa enjoué au moment du dessert
Morale :
Que t’en semble lecteur, vaut-il mieux la contrainte
Ou l’anticipation ? Faut-il attendre encore
Avant de décider de prendre en main le sort
De notre médecine que les épreuves éreintent ?