C’est aussi en termes d’investissement, de gestion hospitalière, de salaires, de conflits entre public et privé, que se pense la question des techniques d’imagerie, dans la mesure où celles-ci supposent des choix économiques. Et la fonction des imageurs occupe elle-même une place particulière dans ce dispositif.
Mais les choix économiques ont de redoutables conséquences sociales et politiques : l’interprétation du dernier rapport de la Cour des comptes montre clairement comment ils engagent des effets en termes d’accès aux soins selon les régions, mais aussi d’inégalités selon l’origine sociale des patients. Ces inégalités se répercutent à un niveau international, si l’on prend en considération la manière dont l’acquisition des technologies d’imagerie, dans les pays du Sud, contribue à des discriminations meurtrières dans l’accès aux soins. Enfin, se pose la question de l’expertise médicale, et de la façon dont elle peut être instrumentalisée à des fins de défense des intérêts des assureurs, comme le montrent plusieurs témoignages de terrain. Mais aussi à des fins de contrainte politique qui contredisent radicalement l’exigence de défense des intérêts des patients.
La radio qui permet de mesurer l’âge osseux, par exemple, est utilisée comme un dispositif de persécution des migrants.
N°51 - décembre 2010
---- Deuxième partie ; Quels enjeux économiques
Pratiques N°51, décembre 2010