De nombreux médecins s’interrogent sur le devenir de la clinique, là où l’imagerie médicale tend désormais souvent à remplacer la relation directe au patient, que ce soit sous la forme de l’examen, de la palpation, ou sous celle de l’interrogatoire, ou plus simplement, de l’échange.
Pour que des images puissent devenir un outil relationnel, il faut qu’elles cessent d’être ce qu’elles sont bien souvent : un écran entre soignants et patients ; mais aussi un écran entre les soignants eux-mêmes, parmi lesquels les malentendus sont nombreux entre spécialistes de l’image et cliniciens. D’où la nécessité d’échanges qui ne se réduisent pas à une note sur un Compte rendu de radio.
L’image de ce point de vue fait signe, mais ce signe ne fait pas forcément preuve : ici se pose la question de l’interprétation, pour laquelle l’image n’est que l’un des aspects de ce très vaste champ que constitue la sémiologie médicale.
En outre, le rapport à l’image a un impact considérable sur la question de la prévention, et engage de ce fait une conception renouvelée de la responsabilité médicale, et du rapport de la médecine au temps. La prévention du cancer du sein, par exemple, continue de poser problème, comme le montrent les points de vue divergents présentés ici.
N°51 - décembre 2010
---- Première partie : Quels bouleversements dans la pratique médicale ?
Pratiques N°51, décembre 2010