Il s’agit de faire des propositions sur la façon dont on pourrait modifier le déroulement et le contenu des études médicales. Les étudiants doivent être mieux préparés à ce métier qui exige des connaissances scientifiques, mais qui est basé sur la relation et la considération du patient dans son environnement. Des expériences d’enseignement, en France comme à l’étranger, favorisant la réflexion et l’esprit critique, nous laissent entrevoir ce que pourrait être une formation plus respectueuse de la place du patient et du développement de la réflexion des futurs soignants. Cette formation doit non seulement être indépendante de toute influence des lobbies, en particulier pharmaceutiques, mais aussi apporter aux futurs médecins les outils pour se prémunir de cette influence. Elle doit s’articuler avec la formation continue et se réaliser dans l’échange entre étudiants et praticiens expérimentés. Les exemples de compagnonnage en psychiatrie et de la formation à la médecine de famille au Québec témoignent d’un enseignement interactif qui ouvre des pistes à suivre. Des généralistes enseignants belges se posent les mêmes questions que nous. Les étudiants eux-mêmes innovent et s’organisent pour développer des modes de recherche et de discussion qui leur permettent de compenser les manques de leur formation. À travers la question de l’accès aux soins, ils s’ingénient à formuler les questions politiques posées par le soin et la santé. Les prémisses de la prise en compte de l’intérêt des patients ?
N°55 - novembre 2011
---- troisième partie : Quelle formation pour quel métier ?
Pratiques N°55, novembre 2011