A partir d’une enquête réalisée en hôpital gériatrique, cet article veut montrer la force cachée du travail ritualisé, des menus gestes des personnels soignants lors de l’agonie ou du décès des malades mais aussi l’envers du décor, à savoir la pratique d’une médecine hygiéniste, souvent déshumanisée (voire sauvage) matérialisée par la réglementation stricte en matière des pratiques autour des corps et le déni institutionnel de la mort symbolisé par le no man’s land et la froideur des zones mortuaires hospitalières. Cet envers du décor ainsi que les contraintes de temps et d’espace n’épargnent personne, surtout pas celles qui sont en première ligne.