Il n’y a jamais eu autant de médecins en France. Pourtant des cabinets sont fermés et certaines régions, rurales et urbaines, présentent de grandes difficultés d’accès aux soins.
Le départ de nombreux médecins à la retraite dans les années à venir et le désamour des étudiants pour la médecine générale et pour l’installation en zone défavorisée laissent prévoir une aggravation de cette situation. Mais la répartition des médecins n’explique pas tout. L’organisation du système de soins est restée figée sur le modèle de cabinets médicaux libéraux associés à un maillage hospitalier qui se délite. Pourquoi d’autres pays ont-ils choisi de partager le travail avec les infirmiers ? Comment a-t-on laissé s’aggraver des inégalités sociales d’accès aux soins avec les pratiques libérales, dont les dépassements d’honoraires, le secteur privé à l’hôpital, les forfaits et franchises... ? Il est difficile de trouver des psychiatres, mais qu’est devenue la psychiatrie et rend-elle service à ceux qui en ont besoin ? D’autres façons de concevoir l’offre de soins sont nécessaires pour aborder la question de la santé, avec la prise en compte des besoins réels des populations. La place et le rôle des médecins dans la société sont interrogés, ainsi que la participation des élus et des usagers à la reconquête d’un aménagement du territoire qui prenne en compte les besoins de santé.
N°60 - février 2013
---- Première partie : Mal répartis ?
Pratiques N°60, janvier 2013