Marie Grossman et Roger Lenglet, Menaces sur nos neurones, Alzheimer, Parkinson, Acte Sud, 2011.
Présenté par Yveline Frilay.
N’entamez pas le premier chapitre de ce livre avant de vous endormir, vous risquez le cauchemar, avec l’énumération de tous ces neurotoxiques que nous côtoyons quotidiennement : aluminium, plomb, mercure, cadmium, fluor, phtalates, pesticides, médicaments, ondes électromagnétiques, et la description épidémiologique de la pandémie des maladies neurologiques qui nous terrorisent : maladie d’Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, épilepsie, autisme, tumeurs cérébrales, troubles psychiatriques. Qui plus est, les deux premières citées ne sont plus l’apanage des seniors.
À lire par ceux qui possèdent une bouche pleine d’amalgames dentaires et ceux qui doivent bénéficier prochainement de soins avant de se rendre chez le dentiste. À recommander aux femmes enceintes avant de débuter la grossesse. Nous pouvons être inquiets quand la recherche s’intéresse à sortir de nouveaux médicaments pour traiter des pathologies que la société a créées elle-même au lieu de se préoccuper des causes. Nous apprenons qu’il n’y a plus de formation de « toxicologie ». Nous déplorons encore ici, la défaillance de la santé publique en France.
En France et à L’OMS où la France apporte sa contribution, les conflits d’intérêts y sont particulièrement décrits et argumentés : le train Alzheimer, la vaccination H1N1, les ondes électromagnétiques, on comprendra mieux pourquoi même après le scandale du Médiator®, la loi sur la pharmacovigilance française restera insuffisante. Notre président Nicolas Sarkozy et son entourage ne sont pas épargnés : « faire de l’argent avec les cerveaux malades ».
Après la lecture de cet ouvrage bien documenté, le débat est ouvert : Citoyens, soyez vigilants avec votre environnement, investissez-vous dans les associations où les lanceurs d’alerte sont présents, dans les conseils de quartiers où vous pouvez interroger les politiques et agir. Médecins, interrogez-vous lorsque, dans le bassin de vie, vous soupçonnez une épidémie de maladie neurologique (ou une autre). À quand des réunions au sein de bassin de vie de médecins généralistes pour parler des problèmes de santé publique avec des médecins de santé publique ?
Un livre qui devrait plaire aux lecteurs de Pratiques, cité en exemple pour son indépendance et ses lanceurs d’alerte, aux côtés de Prescrire et du Formindep.