— DOSSIER — L’alimentation entre intime et intox

« Hold-up dans nos assiettes », tel était le titre du numéro 25 que Pratiques avait consacré à l’alimentation. Sept ans plus tard, la revue remet le couvert avec les témoignages cette fois-ci de diététiciens, reflet d’une certaine dynamique d’organisation autour de nouvelles valeurs au sein de la diététique et de la nutrition. Ce numéro est issu de la rencontre de la toute jeune nouvelle Association de diététique et de nutrition critiques et la revue.
Manger reste un besoin vital, dont les enjeux recoupent une multitude d’aspects allant de la relation des plus personnelles aux visions technocratiques de production, et à l’influence du marché colossal des produits alimentaires. On y retrouve les pratiques de soin liées à la nourriture, avec les différentes manières d’envisager ce que l’on met au fond de l’assiette : simples produits se résumant à un coût ? Quantités de nutriments dans les rations alimentaires ?
Le numéro se propose d’essayer de rafraîchir les regards et de faire part de pistes d’explorations en croisant les expériences. De l’analyse critique des stratégies d’influence diverses dans le domaine alimentaire au souci de la relation à la nourriture et aux pratiques innovantes de soin. Il s’inscrit également dans la continuité des numéros précédents concernant la formation des professionnels de santé, infirmiers et médecins, en donnant des éclairages sur certaines carences et débats au sein de la formation actuelle des diététiciens.
Certaines des pistes abordées dans le présent numéro pourront être l’occasion de questionner et revisiter certaines pratiques de soin et connaissances, comme en ce qui concerne la controverse actuelle autour de la théorie du cholestérol ou du caractère quasi sacré des produits laitiers relayé par les autorités sanitaires en France. Ces pages pourront aussi faire état d’une certaine convergence d’idées encourageante : des recherches visant à déterminer le potentiel préventif et curatif des prises en charge basées sur le mode de vie (alimentation, exercice physique, gestion du stress…) obtiennent des résultats dignes d’intérêt. De plus, les types d’alimentation préconisés recoupent les préoccupations d’ordre environnemental abordées ici, sont à moindre coût, et favorisent l’autonomie des patients. L’alimentation reste assez marginalisée dans la formation et la réflexion des professionnels de santé, ce numéro entend à sa manière lui redonner une place et stimuler les échanges à son sujet.


Pratiques N°56, novembre 2012

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