Les bénéficiaires de l’AME sont le plus souvent dans des galères de vie. Déracinés, fuyants un pays leur étant devenu insupportable, ils vivent chez nous dans un climat hostile : pauvreté, difficultés de la langue, racisme, conditions de logement souvent épouvantables, travail-au-noir-précaire-dangereux, avec la menace permanente de l’expulsion. Quand un de ces exilés fait une démarche de soin, dans cette ambiance de peur et d’insécurité permanentes, c’est le plus souvent qu’il est à bout et n’arrive plus à tenir le coup physiquement. La première demande de soin est faite à un moment où la maladie est déjà très évoluée : c’est d’emblée un diabétique compliqué ou un cardiaque décompensé qu’il va falloir traiter. La réalité que nous voyons est une sous-utilisation de notre système de soins, in extremis. Il reste beaucoup à faire pour que ces personnes en danger, puissent être prises en charge le plus tôt possible.
N°43 - décembre 2008
Le meilleur de nos soins, le plus tôt possible
par , Pratiques N°43, décembre 2008