Mourir à 47 ans d’une crise cardiaque aux urgences d’un grand centre hospitalier universitaire français où une infirmière se retrouve seule à faire l’accueil… la faute à pas de chance ?
Le 23 juin 2022, 49 services d’urgences sur 446 étaient en situation de fermeture partielle et 34 filtraient leur accès, rapporte Libération. Toujours la faute à pas de chance ou le fruit pourri d’une politique de santé, d’une désorganisation profonde du système de soin ?
Un médecin urgentiste est nommé au ministère de la Santé, un « vrai » professionnel communique le gouvernement, repris allègrement par la presse… Quid de M. Véran et Mme Buzyn ? N’étaient-ils pas également médecins ?
Au moment de sa nomination, le nouveau ministre disait au micro de France Bleu ne pas être « forcément d’accord avec tout ce qui a été fait » par les précédents gouvernements d’E. Macron, mais qu’il trouvait tout de même le projet macroniste « intéressant » et comptait s’inscrire dans la « continuité (…) des choses qui ont été faites ». On ne voit pas bien où est la volonté de changement…
Mesure phare de l’impétrant ministre : développer l’usage du centre 15… Ne risque-t-on pas d’augmenter les pertes de chance ? La mort au bout du fil ou au bout du réseau ? C’est moins voyant que de mourir dans une salle d’attente, mais les assistants de régulation médicale ont intérêt à avoir de bons avocats.
Autre mesure : centraliser les urgences. En voilà une innovation ! Toutes les urgences sont saturées, alors centralisons-les ? Vive l’usine à soin ! Notre ministre déjà à l’origine des TGV sanitaires pendant la première vague Covid va-t-il instaurer des TER sanitaires vers les urgences centralisées ? Il devrait bien s’entendre avec la première ministre, ancienne directrice de la stratégie à la SNCF.
Autre « innovation » et non des moindres, rappeler les retraités à la rescousse ! On sent bien la révolution politique en cours… et quand les retraités remis au turbin auront décompensé, qui appellera-t-on pour les soigner ?
Comment garantir l’accès de chaque citoyen aux services de soin quand ceux-ci s’appauvrissent et s’éloignent ?
Bien sûr, la difficulté d’accéder aux soins n’est pas la même pour tout le monde. Selon que vous soyez riche ou misérable, vous n’aurez pas les mêmes chances d’accéder à des soins de qualité, car il faut pour cela mettre le prix ou disposer des bons réseaux.
Après plus de trente ans de casse du service public hospitalier, le gouvernement persiste et signe.
Errare humanum est, persevare diabolicum
On n’a pas le cul sorti des ronces !