C’est ce que l’on aurait envie de dire aux soignants en formation, comme à toutes celles et ceux qui se préparent à entrer dans la vie active.
Peuvent-elles, peuvent-ils encore rêver ? Rêver à un monde du travail où l’on exercerait un métier choisi et dans lequel on pourrait s’épanouir… Un métier enseigné par un service public qui favoriserait l’égalité des chances et des enseignants heureux de l’être qui auraient à cœur de favoriser des « têtes bien faites », plutôt que des « têtes bien pleines »…
De la maternelle à l’université, rien ne va plus !
L’école maternelle n’a plus les moyens d’accueillir tous les enfants de moins de 3 ans. Les structures privées d’accueil sont favorisées.
Dans le primaire et le secondaire, le ministère de l’Éducation nationale veut supprimer près de 34 000 postes en 2011, qui s’ajouteront aux 100 000 déjà supprimés depuis 2003. L’enseignement privé est favorisé aux dépens du service public et laïc. Les enseignes payantes de soutien scolaire fleurissent à tous les carrefours et sont cotées en bourse.
Dans le supérieur, le montant des inscriptions ne cesse d’augmenter. L’autonomisation des facultés fait que les plus riches gagnent au détriment de celles qui ont peu de moyens. Les réformes s’enchaînent sans concertation avec les principaux acteurs que sont les élèves et les professeurs. Dans certaines filières, pour réussir, il faut passer par des organismes de « préparation » pratiquant des tarifs rédhibitoires. La transmission des savoir-faire se perd, particulièrement dans les métiers du soin qui risquent d’y perdre leur sens. La notion de conscience professionnelle devient désuète.
Pendant ce temps, à grand renfort de pub, avec un budget de communication de 1,3 million d’euros, le ministère de l’Éducation nationale recrute 17 000 personnes non qualifiées pour enseigner. En entretenant de surcroît, des idées sexistes. La photo du garçon dit : « Julien a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions », il travaille devant un ordinateur. La photo de la fille dit : « Laura a trouvé le poste de ses rêves » en tenue décontractée, elle lit un livre.
Un seul but semble prévaloir, diminuer les coûts de formation à court terme pour l’État, les augmenter pour les familles.
Exit l’égalité des chances, exit la formation à la pensée et à l’esprit critique, exit le service public.
Si vous voulez que l’avenir vous appartienne, n’acceptez pas que l’on bafoue les valeurs d’un enseignement de qualité accessible à tous !
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