Pratiques risque de disparaître si nous ne trouvons pas quelques personnes convaincues de l’importance de sa survie et disposées à donner de leur temps et de leur réflexion afin d’enrichir et diversifier notre équipe de rédaction.
Depuis 1976, la revue a réussi à maintenir sa position critique du système de soin et de santé. Aujourd’hui, elle persiste dans son engagement sans la moindre subvention publique ou privée et encore moins publicitaire… C’est en même temps la condition de sa liberté, mais aussi les raisons de sa précarité en ces temps de grande difficulté de survie de la presse libre.
C’est grâce à la constance de ses artisans et militants, toujours bénévoles, que Pratiques a relayé les témoignages, les réflexions, initiatives et analyses des acteurs sur le terrain, des usagers et le travail des chercheurs. Créée par le Syndicat de la médecine générale, la revue s’est élargie aux autres acteurs de la santé et du social, aux usagers et aux professionnels des Sciences humaines.
C’est à notre connaissance la seule revue qui, partant des réalités du terrain du soin et de la santé, relaie la diversité des points de vue, confronte les expériences individuelles et collectives à l’analyse des chercheurs d’autres champs, d’où la nécessité d’apports pratiques et théoriques aussi diversifiés que possible.
Or, la petite équipe dynamique et courageuse qui est en charge du travail rédactionnel et gestionnaire depuis de nombreuses années se sent un peu isolée et va s’appauvrir encore du fait de la décision de deux d’entre nous de cesser de collaborer d’ici quelques mois. Celles qui restent ne pourront pas compenser les apports ni le travail de ces deux personnes.
Deux solutions s’offrent à nous.
La meilleure : quelques-uns d’entre vous qui pensez que Pratiques doit poursuivre son travail de témoignage et d’analyse s’adjoignent dès maintenant à l’équipe de rédaction afin de se familiariser tranquillement avec son fonctionnement pour contribuer à maintenir le bateau à flot et penser son avenir.
La pire : nous serions contraints de prévoir la fin de cette aventure de 43 ans.
Nous ne pouvons nous résigner à envisager une fin d’exercice aussi brutale à un moment où la santé n’a jamais été autant maltraitée, où les multiples réformes nous font vivre et craindre le pire pour nos concitoyens et le sens de nos métiers.
Toutes les formes de participation peuvent se concevoir, selon la disponibilité, les désirs et les compétences de chacun, sachant que nous avons tous commencé sans rien connaître de ce travail et que nous avons patiemment appris les uns des autres. Bien sûr, l’équipe a déjà mis en place un certain nombre de procédures et souhaite poursuivre sa route dans le respect mutuel et amical de façon à faire de nos divergences une richesse plutôt qu’un frein. Ainsi le principal critère pour participer au travail de la rédaction repose sur une attitude critique, mais bienveillante, tant à l’égard des autres membres de l’équipe qu’à l’égard de nos auteurs avec comme objectif la recherche d’une qualité rédactionnelle accessible à tous associée à la quête de sens.
Le bénéfice c’est l’enrichissement personnel, le plaisir de penser avec d’autres, de mettre son intelligence au service du collectif, de maintenir une veille active au service des citoyens afin qu’ils aient davantage de chances de se retrouver dans les dédales d’un système de soins qui n’en finit pas de régresser. En espérant vous donner envie de nous aider…
La rédaction