On se prend à rêver d’une université qui saurait accueillir d’autres savoirs que ceux dont elle est le lieu de délivrance, des savoirs qui se construiraient dans une confrontation à la complexité du réel, des savoirs issus de l’expérience de la clinique qui gagneraient leur légitimité dans la rigueur d’un collectif qui en reconnaîtrait la pertinence et les validerait…
Mais l’université a du mal à accueillir autre chose que ce qu’elle reproduit. Elle établit elle-même une hiérarchie dans les disciplines et son souci d’universalisation la conduit à ériger des chapelles académiques qui figent une bonne part des savoirs dont elle est garante. Les parcours transversaux qui pourraient les questionner restent rares. De nouvelles postures de praticiens-chercheurs émergent cependant chez les acteurs du social qui occupent une place particulière dans le paysage. Des praticiens, en quête de sens, éprouvent le besoin de se mettre en recherche et on pourrait espérer qu’ils soient mandatés et valorisés par « le terrain » lui-même, pour produire et accompagner le mouvement indispensable à l’évolution des pratiques professionnelles, dans une société qui change.
Alors, l’université pourrait devenir une chance pour les professionnels…
N°54 - juillet 2011
---- Troisième partie : Université : une chance ou un piège
Pratiques N°54, juillet 2011