Ce numéro veut aussi aborder des formes d’imagerie plus novatrices, plus spécifiques, dont les effets sont liés à de récents progrès technologiques : robotisation chirurgicale, téléradiologie, nouveaux dispositifs informatiques. Il ne s’agit nullement de pratiquer ici un « misonéisme » (la haine frileuse de tout ce qui est nouveau), non plus qu’une fascination béate, mais au contraire d’analyser cette émergence pour l’interroger sans s’y soumettre aveuglément.
En l’interrogeant, on montre comment les questions liées aux transformations de l’imagerie médicale n’engagent pas seulement le devenir de la médecine, mais, beaucoup plus largement, le devenir des représentations du corps. Les interactions sont nombreuses entre les normes édictées par la mode, celles qu’édicte en réponse la parapharmacie ou la chirurgie esthétique, et celles qui vont déterminer chez des sujets un sentiment de non-adéquation, voire des effets de perversion des représentations de soi. On aborde ici ces dimensions complexes, sans évidemment prétendre en faire le tour, mais en
proposant des pistes d’investigation et de réflexion, à partir d’une confrontation entre la manière dont le corps s’éprouve de l’intérieur, et la manière dont les standards qui lui sont imposés peuvent lui devenir pathogènes.
N°51 - décembre 2010
---- Troisième partie : Quels impacts sur les représentations du corps ?
Pratiques N°51, décembre 2010