Présenté par Martine Devries
Le film documentaire réalisé par Chloé Tisserand, Les soignants de l’exil sur la PASS (permanence d’accès aux soins de santé, lieu de consultation prévu pour les personnes qui n’ont pas de couverture sociale) de Calais a été projeté le 20 novembre au cinéma Alhambra à Calais devant une salle comble.
Des bénévoles dans la salle, oui, mais surtout du personnel de l’hôpital, car la PASS est dans l’enceinte de l’hôpital et fonctionne en lien avec le plateau technique de l’hôpital, avec du personnel de l’hôpital, sur des fonds de l’État, gérés par l’hôpital. Le documentaire réalisé par Chloé Tisserand, diffusé par la chaîne Weo, est adossé à sa thèse de sociologie, qui est en cours. Il a été réalisé sur une année, et il est centré sur le vécu du personnel, infirmier·e·s, interprète, médecins, secrétaire et vigile. Il manifeste une immense bonne volonté et humanité, de la part de... « tout le monde », soignants et artisans du film. Le film n’est pas mal du tout : réaliste, mais pas trop plombant, laissant la place à l’expression du malaise des soignants au contact du dénuement extrême des exilés. C’est une belle reconnaissance du travail, difficile, des soignants. Mais tout est montré comme s’il s’agissait d’un dénuement et d’une misère « naturelles », comme si personne n’y pouvait rien, comme si personne n’y était pour rien. Rien n’est dit, ni montré, des conditions catastrophiques, cyniques, et honteuses dans lesquelles ils et elles ne sont pas accueilli·e·s et qui les rend ou contribue à les rendre malades. Rien n’est dit non plus de ce qui les contraint à quitter leur pays. Rien n’est dit de la politique. Ce n’est pas le sujet. Tout est là.