Les récentes réglementations discriminatoires à l’encontre des étrangers, à l’encontre des personnes incarcérées ou à l’encontre des patients en psychiatrie, imposent comme légales des mesures que nous dénonçons comme illégitimes : les soignants s’exposent eux-mêmes aux représailles en défendant le droit des personnes.
Au quotidien, les acteurs du système de santé expérimentent, trouvent des astuces ou des failles dans les textes réglementaires pour, envers et contre tout, continuer leur travail en lui conservant son sens et ses valeurs. Ils résistent et s’engagent pour promouvoir une recherche et un savoir indépendants. Les auteurs témoignent, au travers d’exemples concrets, que le monde du soin est l’un des lieux où la résistance est vivante et indispensable.
Les « recettes » des uns et des autres s’appuient sur la connaissance de la législation, mais aussi sur de nombreuses transgressions individuelles et invisibles, sorte de petits « arrangements » qui ont pour but, non pas la cupidité ou le pouvoir, mais le mieux-être des patients qui consultent. La résistance, c’est d’abord simplement continuer à être vraiment soignant, mettre en œuvre les recours, coordonner, faire les liens.
En dehors même du monde médical, ces attitudes de résistance participent à la reconstruction d’un véritable espace public.
N°53 - avril 2011
---- Deuxième partie : Résister
Pratiques N°53, avril 2011