Présenté par Elisabeth Pénide
Médecin généraliste
Répondre de sa parole témoigne de l’engagement d’un psychanalyste qui vit avec son temps sans renier mais, au contraire, en met- tant en lumière la part de subjectivité qui est au cœur du destin de l’homme. Et c’est la subjectivité qui va conduire le fil de la réflexion que nous livre Daniel Lemler à travers une série d’interrogations sur la place que notre société réserve à l’hystérie, la per- version et la folie. Leur exclusion de la nosographie du DCM, de la formation des médecins, montre une conception de l’homme maî- trisé et maîtrisant son environnement. Contre cette tentation, et sans tomber dans le travers d’un rejet sans nuance, en mettant en avant la responsabilité individuelle, l’éthique du sujet dans sa radicale singularité, Daniel Lemler nous fait partager ses interroga- tions sur sa pratique de psychanalyste libéral et engagé au cœur d’une équipe de spécialistes des procréations médicales assistées. C’est en s’appuyant sur son expérience, sans oublier qu’il est médecin et psychiatre, qu’il nous invite à barrer la route à la déshuma- nisation en donnant toute sa place à la subjectivité, et à la parole dans le champ médical « pour restituer une dimension humaine à la consultation », en traitant l’homme et non pas une image pathologique, en ne fuyant par la plainte du patient, en se mettant en position d’en saisir le sens et la portée, en se mobilisant pour ne pas laisser l’éthique se dissoudre dans les progrès de la science.
Donnons-nous les moyens de répondre de notre parole !
*Daniel Lemler, L’engagement du psychanalyste, coll. Hypothèses, Ed. ERES.