L’accès à l’interruption volontaire de grossesse est menacé.
A Paris et en province, des centres d’IVG ferment, des médecins et des infirmières ne sont pas remplacés, des moyens sont supprimés. Relayant l’article paru dans "le Monde" en octobre 2009 (1), Pratiques, dans son N° 48 à paraître, alerte sur le démantèlement de l’offre d’IVG à l’Assistance publique de Paris (2). C’est maintenant l’équipe de l’hôpital d’Orléans qui tire la sonnette d’alarme en informant l’ANCIC(3) de sa disparition programmée. Le CIVG de l’hôpital Avicenne, à Bobigny verra, lui, son sort décidé courant 2010.
Il y a 30 ans, les femmes ont durement acquis le droit de disposer de leur corps grâce à la contraception et l’IVG, aujourd’hui l’accès à ce droit se restreint chaque jour.
Cette politique n’est pas le fruit du hasard. Ce que les opposants à la liberté du choix des femmes ont perdu avec les lois successives de 1974, 1979, 2001, est regagné par eux avec le cadeau offert sur un plateau que leur promet la loi Hôpital Patient Santé Territoire, qui introduit de fausses considérations de rentabilité dans la gestion de l’hôpital public : pas rentables, les CIVG, circulez !
Mais pourquoi pas « rentables » ? Comment se fait-il, puisque nos « dirigeants » se targuent de « calcul économique », qu’ils ne considèrent que les coûts et jamais les bénéfices obtenus en contrepartie ? Il faut croire que la souffrance, la détresse, la vie même, des femmes, n’a pas de prix. Comme celle des pauvres, comme celle des demandeurs d’asile.
Pendant ce temps, Neuilly conserve trois maternités pour 70 000 habitants, tandis que l’Ouest du Val de Marne n’en a que deux pour 400 000 habitants…
1) article de Maud Gelly, Béatrice Fougeyrollas, Emmanuelle Lhomme, Maya Surduts, Nora Tenenbaum dans le Monde du 16 octobre 2009 (en pièce jointe)
2) articles de Marie Kayser et de Martine Lalande et Christian Bonnaud dans Pratiques 48 de janvier 2010 page 94
3) Association Nationale des Centres d’Interruption de grossesse et de Contraception : http://www.ancic.asso.fr/