Relayant l’article paru dans "le Monde" en octobre 2009 [1] , nous alertions sur le démantèlement de l’offre d’IVG à l’assistance publique de Paris [2], c’est maintenant l’équipe du Planning familial de l’hôpital d’Orléans qui tire la sonnette d’alarme en informant l’ANCIC [3] de sa disparition programmée.
Il y a 30 ans, les femmes ont durement acquis le droit de disposer de leur corps grâce à la contraception et l’IVG, aujourd’hui l’accès à ce droit se restreint chaque jour.
- 1/ Rapport de l’IGAS :
Communiqué du Planning familial
_ [4]
- 2/ Orléans :
Fermeture programmée du centre de planification de l’hôpital d’Orléans :
il n’y aura plus d’accompagnement pour les femmes venant faire leurs IVG Le Conseil Général du Loiret a dénoncé la convention qui le liait au Centre Hospitalier Régional d’Orléans pour le centre de planification et d’éducation familiale, au prétexte qu’il subventionne un centre de planification en ville. Ainsi, perdant son financement, le centre de planification de l’hôpital ferme définitivement le 5 février 2010, ce qui entraînera inévitablement un démantèlement de la prise en charge des IVG et une absence totale d’accompagnement et de prévention sur place ! Puisque l’hôpital ne maintient que les médecins et une secrétaire à mi temps pour une question de rentabilité.
Le CIVG d’ Orléans réalise 1400 IVG (dont 6% chez des femmes mineures), 6600 accueils, entretiens pré et post IVG, infos contraceptions, tests de grossesse...des actions de prévention dans les collèges et les lycées... ! Mais il perd ainsi ses moyens d’accompagnement des femmes et de travail de prévention.
Le personnel réagit : le 5 février, les médecins refuseront de prendre en charge les IVG médicamenteuses.
Lettre de l’ANCIC au directeur du Centre hospitalier d’Orléans
Il semble qu’Orléans ne soit pas un cas isolé : le personnel de planification des centres d’IVG qui est subventionné par les Conseils Généraux va disparaître au profit de financement d’autres structures en ville...ce qui va à l’encontre de la prise en charge globale dans les centres d’IVG comme ceux qui sont réellement autonomes et font de la contraception et des IVG et s’occupent de l’accueil et de l’accompagnement des femmes. On va demander aux hôpitaux de faire des IVG en nombre sans prise en charge particulière, et aux centres de planification à l’extérieur de l’hôpital de faire de l’information sur la contraception et des IVG médicamenteuses.
- 3 Bobigny
Le centre d’IVG de l’hôpital Avicenne à Bobigny est menacé de fermeture
La pétition
- 4 Mail interne de l‘APHP :
Pendant ce temps, la direction de l ‘Assistance Publique des Hôpitaux de Paris s’ingénie à convaincre, dans un mail interne, que l’offre de soins en matière d’IVG ne diminuera pas, mais sera seulement restructurée…voici son message, diffusé à son personnel.
Commentaire :
Les arguments utilisés ne sont pas convaincants :
Ce n’est pas parce que l’on a diminué l’offre de soin en maternité qu’il faut en faire de même en matière d’IVG
L’autorisation de faire des IVG médicamenteuses en ville n’est pas une solution pour faire moins d’IVG à l’hôpital : il s’agit de deux offres différentes, et seules 7% des IVG sont faites par médicaments en ville.
Le fait que l’on ne pratique pas toutes les techniques dans chaque centre n’est pas un problème. A Broussais, ils faisaient beaucoup d’IVG médicamenteuses et les faisaient très bien, à Louis-Mourier, on fait surtout des IVG sous AL mais presque partout ailleurs la plupart des IVG sont faites sous AG, il faut bien que certains centres proposent des AL et ce serait idiot d’imposer à L.Mourier de faire beaucoup d’IVG sous AG
Il est fait une confusion entre centres d’orthogénie et centres d’IVG, on ne sait plus qui fait des IVG et qui oriente seulement.
On voit bien que la restructuration des hôpitaux regroupés en grand pôles, en concentrant les moyens, ne va pas les étendre, au contraire, mais chercher à les rentabiliser en comprimant le personnel, ce qui n’aidera pas à assurer les différentes fonctions des centres d’IVG ni à assurer plus de sécurité pour les femmes, et en tous cas moins de lieux donc moins de choix.