Je ne sais pas pourquoi je me souvenais ces derniers jours d’une réunion rassemblant il y a un peu plus d’un an la directrice adjointe du centre hospitalier (psychiatrique, géré par un ESPIC : établissement sanitaire privé d’intérêt collectif -mais où reprendre son souffle quand on dit ça, entre sanitaire et privé, ou entre privé et intérêt ?), le médecin du DIM (non, il ne s’agit pas de dessous affriolants, mais du Département d’Information Médicale, bien plus austère), le cadre supérieur de pôle (impossible là de faire de l’humour), et l’équipe du CMP en question (quasiment, mais civilement, ainsi soumis à la question).
Le médecin du DIM nous a montré sur un écran au moyen d’un « powerpoint » une étude sur l’activité du CMP : le nombre de patients vus par chaque soignant en moyenne par mois au cours de l’année écoulée (les noms étaient « floutés », parce qu’il ne serait pas question de faire une évaluation par agent, ça n’aurait pas d’intérêt, et surtout il est illégal d’utiliser les données d’activité recueillies par le programme d’informatisation du système d’informatisation -PMSI- de l’hôpital pour faire de la gestion des "ressource humaines" ; mais en attendant, ce n’est pas flou pour le DIM : reste à savoir comment on envisage le travail d’équipe, comme des complémentarités en synergie ou des individualités en compétition), comparativement à la moyenne régionale. Ainsi, pour une moyenne de 2,5 patients par jour par infirmier dans ce CMP, la moyenne régionale est de 5 patients par jour, sans que cette étude s’inquiète des conditions d’appréciation et d’évaluation du travail, ni des différences de missions, d’organisation, de population …
Conclusion : mesdames et messieurs les infirmiers, si vous voulez conserver votre effectif actuel, il vous faut voir davantage de patients par jour (peu importe si on les voit moins longtemps et plus souvent, par exemple, du moment qu’on en voit plus par jour).
Le collègue du DIM n’a pas tiqué lorsque je lui ai fait remarquer que le néo-libéralisme ré-inventait Stakhanov.
Le mur de Berlin repousse, mais anonymement, subrepticement, et partout.
Enfin, j’ai voté ce matin !