Nos amis du SMG ont été sollicités pour réagir sur la dernière loi concernant la télémédecine.
La télé-consultation est-elle au cœur de l’actualité sociale, au moment où des millions de citoyens descendent dans la rue pour protester contre la destruction des acquis sociaux des 60 dernières années ? Au moment où le gouvernement fait payer aux citoyens les cadeaux accordés il y a un an aux banques et aux spéculateurs ? Au moment où l’accès aux soins des plus démunis est remis en cause par des attaques sur l’AME, au moment où l’indépendance de la formation médicale est mise à mal par le désengagement de la Sécurité sociale des organismes de formations des médecins, laissant le champ libre aux lobbies de l’industrie pharmaceutique ? C’est à ce moment que le gouvernement trouve le temps pour légiférer et les moyens pour développer la télé-consultation.
Les lecteurs attentifs de la revue « Pratiques » partagent notre intérêt pour le rapport humain, pour la prise en charge globale de la souffrance humaine et auront compris que, quelle que soit la prouesse technologique, cette méthode, ne satisfera jamais le besoin du colloque singulier entre le médecin et le patient. Je ne parle pas de la responsabilité que prendront les médecins qui donneront ces consultations en cas de décès ou accident grave. Autant, alors, que des machines répondent directement aux consultants. Un procès contre une machine ne risque pas de provoquer de suicide chez les médecins !
Plus sérieusement, la survenue de ce débat sur la télémédecine, juste au moment du vote de la loi injuste sur les retraites, comme la réapparition (par coïncidence !) de la menace terroriste ou encore le débat sur l’identité nationale, sont des contre-feux en trompe l’œil lancés par les pompiers pyromanes du gouvernement : façon d’amuser ainsi les citoyens et les journalistes avec de pseudos innovations, les empêchant pendant ce temps de réfléchir et, pour ces derniers, d’analyser dans leurs écrits, l’évolution délétère de notre système de santé et, plus généralement, de notre protection sociale.