Comme tous les parents, les leurs rêvent de les voir rangés bien proprement dans les tiroirs d’une commode, oui, comme des chemises repassées. La famille comprend trois tiroirs. Dans le premier, les " grands " : Gabrielle, quinze ans passés, Emmanuel, treize, et Ariane, onze ans. Dans le tiroir suivant, les "moyens" : les jumeaux Paul et André, surnommés Melchior et Balthazar, qui ont neuf ans. Enfin, le troisième tiroir, celui des " petits ", rempli à ras bord d’individus remuants et incontrôlables qui peuvent encore étaler leurs jouets partout et dire de grosses bêtises : Jeanne, sept ans, Inès, quatre ans, et Denis, le bébé, presque deux ans. Les autres l’appellent Roger parce qu’ils le détestent. Entre eux, les enfants se surnomment la " Grande Couvée " et forment une tribu attachante et désordonnée sur laquelle veille le Crocodile rouillé, figure de l’autorité paternelle. Dans ce monde où l’on s’invente de savoureux surnoms, on élabore des langues secrètes, on s’insulte en langage esquimo et on rêve d’explorer le monde, quitte à se sauver par la fenêtre. Mais on imagine aussi d’effroyables machines à ratatiner les bébés. Car la fratrie est une jungle où l’on doit, pour exister, déjouer les pièges tendus par les aînés. _ Difficile, dans ces conditions, d’attirer l’attention du Crocodile, surtout qu’il vient d’emmener toute la famille dans un pays étranger et qu’il annonce tranquillement la venue d’un neuvième enfant. Avec cette histoire pleine de sensualité et d’humour, Dominique Louise Pélegrin réussit le pari fou de réveiller la part d’enfance enfouie en chacun de nous. Un roman d’une grande fraîcheur !
Biographie de l’auteur
- Dominique Louise Pélegrin a été longtemps grand reporter à Télérama Elle a créé une association, La Compagnie des bambous, où elle anime des ateliers d’écriture. Elle a consacré deux ouvrages à son autre passion, le jardin : Stratégies de la framboise (Autrement, 2003), et Jardin paradis (Larousse, 2005). Le Crocodile rouillé est son premier roman.